« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


mardi 19 juin 2012

Théâtre: Et puis nous passions le pantalon français... (à partir des témoignages, entretiens et récits recueillis par le sociologue Abdelmalek Sayad)

source:  Cité nationale de l'histoire de l'immigration 

Et puis nous passions le pantalon français...

Vendredi 15 Février 2013, 20:00
Samedi 16 Février 2013, 20:00
Dimanche 17 Février 2013, 16:00
Une pièce de théâtre construite à partir des témoignages, entretiens et récits recueillis par le sociologue Abdelmalek Sayad dans le cadre de ses recherches sur l’immigration algérienne en France.

Et puis nous passions le pantalon français - Photos de Aïssatou Angela Balde
Et puis nous passions le pantalon français - Photos de Aïssatou Angela Balde © aabalde
Trente années d’enquêtes et de recherches réalisées en France et en Algérie par Abdelmalek Sayad (1933-1998) ont renouvelé l’étude du phénomène migratoire. Envisageant le fait migratoire dans sa totalité, ses recherches sur la condition des émigrés algériens en France se sont développées à la frontière de différentes disciplines et ont porté sur une multitude d’objets (les conditions de travail, de logement, la famille, l’école, les vacances, la religion, la maladie). Elles ont notamment permis de rappeler ce fait essentiel : l’immigration dans une société correspond toujours à une émigration hors d’une autre société.
"Pour ses recherches, Sayad a mené des entretiens admirables de délicatesse et de compréhension.Il a amené les immigrés à livrer le plus profond de leur "intimité collective", à révéler les contradictions dont leur existence déplacée est la conséquence. Quitter à l’aube le foyer, prendre le train, arriver à Alger, et puis, juste avant de prendre le bateau, passer le pantalon français. Absents là-bas, absents ici où ils ne sont que simple force de travail : le vertige de la double absence..." (Philip Boulay)
Les extraits de textes qui composent la pièce donnent toute leur place à la justesse de la parole d’hommes et de femmes, jeunes comme vieux, de parents, de frères, de sœurs, d’ouvriers, de paysans, de collégiens, d’étudiants.
Depuis plusieurs années, Philip Boulay, avec le collectif Quelques unes d’entre nous des Tilleuls, fait du théâtre, en tant qu’espace d’énonciation – et de dénonciation – des réalités intimes et sociales, un lieu participant à l'écriture d’une histoire commune. Avec Et nous nous passions le pantalon français, ce sont les travaux de Sayad et leur ré-appropriation par les interprètes qui permettent l'écriture de cette histoire. Ce qui en ressort c’est la force de la sociologie de Sayad, tout à la fois subversive et politique, que le théatre met à son profit.

L'équipe artistique : 

  • Mise en scène : Philip Boulay
  • Collaboration artistique : Albertine M. Itela
  • Scénographie et costumes : Jean-Guy Lecat
  • Chorégraphie : Mehdi Slimani
  • Lumières : Abdénor Mezlef
  • Direction des travaux de recherche : Samir Hadj Belgacem et Farid Taalba
  • Coordination du projet : Zouina Meddour
  • Avec : Yamina Amghar, Ourida Belhadi, Taous Boulemsamer, Zineb Brahmi, Magali Chastagner, Touria Eladel, Vahide Istambulu, Fatiha Lalouf, Fatma Lori, Houria Lamrani, Fatima Meddour, Zouina Meddour, Djora Ouanoughi, Mohamed Rezzoug, Arlette Rouede, FaridTaalba, Marie-RoseValentin et les danseurs de la Compagnie No MaD (distribution en cours).

Le collectif Quelques unes d’entre nous

Le collectif s’est constitué après les révoltes d’octobre-novembre 2005 pendant lesquelles le groupe de femmes de la maison des Tilleuls avait été très mobilisé aux côtés des habitants et tentait de comprendre l’explosion d’une telle violence, résultat d’une longue histoire de relégation sociale.
Ensemble, elles ont manifesté, pris la parole, participé à la réalisation d’un film, à la création d’un journal et de plusieurs expositions puis à l’élaboration d’une pièce, Le bruit du monde m’est rentré dans l’oreille, mise en scène par Philip Boulay. Avec cette pièce, qui parlait de leur vie et de leur regard sur le monde, elles ont effectué une importante tournée durant trois ans, en région parisienne mais aussi à Toulouse, à Bruxelles, à Lisbonne, faisant entendre une voix singulière et collective, intime et politique. 

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