« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


lundi 22 octobre 2012

James Conant, Orwell ou le pouvoir de la vérité

James Conant
Orwell ou le pouvoir de la vérité
Traduit de l’anglais et préfacé
par Jean-Jacques Rosat
AGONE
2012

Présentation de l'éditeur
Pour Orwell, « le concept de vérité objective est celui de quelque chose qui existe en dehors de nous, quelque chose qui est à découvrir et non qu’on peut fabriquer selon les besoins du moment ». Le plus effrayant dans le totalitarisme n’est pas qu’il commette des « atrocités » mais qu’il s’attaque à ce concept. Pourtant, cette perspective d’un monde d’où l’idée de vérité objective aurait disparu n’effraie guère la plupart des intellectuels de gauche. Qu’ils se réclament de Rorty le « libéral » ou de Foucault le « subversif », ils y travaillent activement en proclamant que ces idées sont dépassées, dogmatiques et finalement réactionnaires.
Cet essai montre que « préservation de la liberté et préservation de la vérité représentent une seule et indivisible tâche, commune à la littérature et à la politique ». Celle-ci ne présuppose aucun postulat métaphysique mais seulement la reconnaissance du rôle fondamental que joue dans nos vies le concept commun et ordinaire de « vérité ».
De tels débats ne sont pas « purement philosophiques ». O’Brien, le dirigeant politique qui torture méthodiquement le héros de 1984, n’est pas un colonel parachutiste mais un philosophe cultivé, ironiste et courtois, professant qu’il n’y a pas de réalité objective et que « tout est construit ».
James Conant enseigne la philosophie à l’université de Chicago. Il est l’auteur d’essais qui ont constitué un tournant dans l’interprétation contemporaine de Wittgenstein, et de nombreux travaux notamment sur Kant, Emerson, Nietzsche, Kierkegaard, William James, Frege, Carnap, Cavell. On peut lire de lui en français une longue introduction à Hilary Putnam, Le Réalisme à visage humain, Seuil, 1994, p. 17–107.

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