« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


jeudi 25 décembre 2014

Andrew Diamond et Pap Ndiaye, Histoire de Chicago

Andrew Diamond et Pap Ndiaye
Histoire de Chicago
Fayard
2013

Présentation de l'éditeur
Depuis un siècle et demi, la ville de Chicago attire et fascine les observateurs de l’Amérique tant elle incarne une modernité urbaine spectaculaire et triomphante. Barack Obama, qui s’y installa et y entama sa carrière politique, la qualifie de « ville éminemment américaine ». D’autres avant lui l’ont surnommée la « ville aux larges épaules », en référence à ses foules laborieuses.
Car, pendant des décennies, c’est par centaines de milliers que des ouvriers d’Europe, mais aussi des Noirs du sud des États-Unis et des Hispaniques sont venus travailler dans ses abattoirs, ses aciéries et ses usines rugissantes, faisant de Chicago la capitale manufacturière du pays. Ils ont construit les gratte-ciel orgueilleux du centre-ville – le fameux Loop –, posé des kilomètres de rails, creusé des canaux et empli les bateaux de grain.
À l’image de la violence des abattoirs, l’histoire politique et syndicale de Chicago est d’une grande brutalité, en partie parce que des richesses considérables y sont concentrées entre les mains de quelques-uns. La municipalité a ainsi longtemps été tenue par des « machines » politiques corrompues liées aux milieux d’affaires, et parfois à la mafia – celle d’Al Capone ou de ses successeurs. Au-delà de son statut de symbole industriel, la ville fut également un haut lieu du jazz et du blues, en même temps que « la ville la plus ségréguée du pays ». À ce titre, elle devint la capitale incontestée de l’Amérique noire au milieu du XXe siècle, jouant un rôle déterminant dans la lutte pour les droits civiques.
Richement documenté et illustré, ce livre n’est pas seulement une histoire « populaire » de Chicago, des gens ordinaires qui y ont vécu, travaillé, consommé, prié ou joué de la musique. Il propose l’histoire sociale et politique, jusqu’à nos jours, d’une ville américaine à la fois archétypale et exceptionnelle.
Andrew Diamond est professeur des universités en histoire et civilisation américaines à l’Université Paris-Sorbonne et chercheur associé au Centre d’Etudes et de Recherches Internationales (CERI/Sciences Po). Il est l’auteur de Mean Streets : Chicago Youths and the Everyday Struggle for Empowerment in the Multiracial City, 1908-1969 (Berkeley et Los Angeles, University of California Press, 2009).
Pap Ndiaye, historien, est professeur d'histoire nord-américaine à Sciences Po Paris. Membre du Centre d’études nord-américaines, il a notamment publié Du nylon et des bombes (Belin, 2001) et La Condition noire. Essai sur une minorité française (Calmann-Lévy, 2008).

 

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