« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


samedi 13 juin 2015

Norbert Elias, Théorie des symboles


Norbert Elias
Théorie des symboles
Seuil
La librairie du XXIsiècle
2015

Présentation de l'éditeur
Révisé, édité et présenté par Marc Joly
Traduit par Marie-Blanche Audollent, Damien-Guillaume Audollent
C’est l’aptitude à apprendre une langue qui constitue un patrimoine commun à tous les membres de l’espèce humaine ; telle est l’idée fondamentale que je développe dans ce livre. La nature et la société sont souvent considérées comme antagoniques. Or, pour ce qui se rapporte aux langues, elles fonctionnent ensemble. […]
Si, de façon récurrente, les scientifiques négligent dans leur travail des faits évidents et faciles à observer, il y a tout lieu de penser que cette négligence a une raison. C’est en général le signe d’une lacune typique de leur démarche. La plupart du temps, les blocages sont dus à une anomalie intellectuelle fréquente chez les universitaires, et qu’on pourrait appeler academismus. Celle-ci se manifeste surtout par la projection du cloisonnement des départements universitaires, et des rivalités qui y sont liées, sur les différents domaines de recherche. […]
La civilisation de l’humanité est en soi un processus en cours et un possible horizon d’action. Rien dans les expériences actuelles et passées ne permet d’affirmer que l’humanisation de l’humanité est une tâche impossible, ni qu’elle est au contraire plus probable que la décivilisation. Ces deux perspectives sont aussi plausibles l’une que l’autre. Il est utile ? indispensable, même ? de s’atteler à faire émerger une connaissance plus factuelle des processus de civilisation et de décivilisation, ainsi que des conditions dans lesquelles on passe de l’un à l’autre (et vice versa).

Norbert Elias

Né en 1897, Norbert Elias est mort en 1990. C’est pour avoir expliqué la civilisation occidentale dans sa longue durée qu’il est aujourd’hui considéré comme l’un des grands sociologues du XXe siècle.
 

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