« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


lundi 30 mai 2016

écouter: Romain Pudal, Retour de flammes. Les pompiers, des héros fatigués ?



écouter: Romain Pudal, Retour de flammes. Les pompiers, des héros fatigués ?
Les Nouvelles vagues par Marie Richeux, 30.05.2016
Romain Pudal
Retour de flammes
Les pompiers, des héros fatigués ?
La Découverte
SH / L'envers des faits
2016

Présentation de l'éditeur
D’une popularité rarement démentie, vantés pour leur courage et leur dévouement, les pompiers font partie de notre quotidien. Mais on sait en réalité bien peu de choses de ce métier qui incarne aux yeux de beaucoup l’altruisme dans son sens le plus noble.
Pompier depuis près de quinze ans, Romain Pudal est aussi sociologue et, dans cette enquête en immersion, il nous fait découvrir l’univers méconnu d’un des derniers services publics présents sur tout le territoire français. Si les interventions pour incendie demeurent le cœur de leur métier, les pompiers sont aussi en première ligne pour affronter les inégalités qui se creusent et les tensions qui s’exacerbent au sein de la société, sous l’effet des crises économiques, du chômage de masse et de la précarisation généralisée. Confrontés à toutes les détresses – physiques, psychologiques et sociales –, ils doivent faire appel à des compétences techniques, mais aussi à des qualités humaines pour y faire face. En ce sens, leur professionnalisme est véritablement un humanisme.
Cependant, en incarnant à la fois la « main gauche » (aide et assistance) et la « main droite » (ordre et sécurité) de l’État, en travaillant au contact des plus dures réalités sociales tout en étant eux-mêmes de plus en plus inexorablement précarisés ou mis en danger, les pompiers se retrouvent pris dans un tissu d’injonctions contradictoires dont les implications politiques sont loin d’être négligeables. Si leur valeur cardinale demeure le service public, les pompiers ont néanmoins fort à faire pour résister à un air du temps gestionnaire et réactionnaire qui érode leur éthique faite d’altruisme, d’efficience et de discrétion.
Romain Pudal, sociologue, chargé de recherche au CNRS (CURAPPESS), consacre ses travaux à la sociologie des biens symboliques, d’une part, et à celle des classes populaires, d’autre part. Il s’est engagé en 2002 comme pompier volontaire, après un service militaire à la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris en 1999-2000 : cette enquête s’appuie sur ces quinze années d’engagement.

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