« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


mercredi 25 janvier 2017

Marc Joly, La révolution sociologique. De la naissance d’un régime de pensée scientifique à la crise de la philosophie (XIXe-XXe siècles)

Marc Joly
La révolution sociologique
De la naissance d’un régime de pensée scientifique à la crise de la philosophie 
(XIXe-XXe siècles)
La Découverte
Laboratoire des sciences sociales
2017

Présentation de l'éditeur
Au tournant du XIXe et du XXe siècle, l’ordre de la pensée, du savoir et des représentations a été ébranlé par la sociologie naissante. L’image de l’« homme », de l’existence humaine, s’en est trouvée profondément bouleversée. Cette révolution sans morts ni barricades a en revanche fait de nombreuses victimes, à commencer par la philosophie. Face à l’idée d’une autonomie et d’une singularité irréductible des faits sociaux, parachevant le développement d’approches objectivistes de l’esprit humain, la philosophie s’est retrouvée acculée, sommée de se redéfinir et d’abandonner à la sociologie, au moins provisoirement, les terrains de la morale et des conditions de possibilité de la connaissance.
Avec Max Weber, Georg Simmel et Ferdinand Tönnies en Allemagne, Émile Durkheim et surtout Gabriel Tarde en France, la sociologie consacra, tout d’abord, le principe d’une pluralité de déterminations historiques et objectives pesant sur l’existence humaine. Elle ratifia, ensuite, l’avènement d’une conception nouvelle de la construction théorique, respectueuse de la complexité et de la force contraignante des faits ainsi que de la nature « sociale » des catégories de pensée et des pratiques de production et de transmission des connaissances.
Une grande partie de la philosophie du XXe siècle peut être lue comme une réponse à cette révolution cognitive. C’est ainsi que Henri Bergson, Georges Canguilhem, Martin Heidegger, William James, Karl Jaspers, Maurice Merleau-Ponty ou encore Bertrand Russell sont soumis, ici, à une grille d’analyse inédite.
Un ouvrage aussi documenté qu’audacieux, qui offre la première histoire croisée de la sociologie et de la philosophie.  
Marc Joly est chargé de recherches au CNRS (laboratoire Printemps, UVSQ). Il est également l’auteur de Devenir Norbert Elias (Fayard, 2012).

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