La religion intellectuelle.
Emmanuel Levinas, Hermann Cohen, Jules Lachelier
Collection "Philosophie d'aujourd'hui"
PUF
2010
Présentation de l'éditeur
À travers des études de cas (deux auteurs juifs et un catholique : Levinas le plus connu, 1905-1995 Hermann Cohen, philosophe néo-kantien allemand, 1842-1918 Jules Lachelier, philosophe français spiritualiste, 1832-1918), il s’agit d’analyser certains aspects de la religiosité intellectuelle : comment des philosophes ont tenté de mettre en forme un discours de salut en lequel ils puissent se reconnaître doublement comme lettrés et comme membres d’un groupe confessionnel ?
Ce qui réunit ces trois penseurs, au delà d’importantes différences, est une attitude anti-mystique : le contact avec l’Absolu ne passe pas par les voies de l’affectivité mais par celles de l’abstraction, de l’intellect, de l’effort sur soi-même. Les demandes de salut intellectuel qu’ils tendent à satisfaire sont celles des groupes les moins attirés par les pratiques magiques, émotionnelles et « populaires » : l’Absolu ne se donne pas comme une chose à prendre mais dans la distance, le retrait, l’annonce, la promesse.
Introduction
Première partie. — Emmanuel Levinas, autrement
Chapitre premier. Une théorie de la patience
Une double vie spirituelle
Le sens de l’orientation
Avec, contre, après Heidegger
Un renversement des valeurs
La religiosité intellectualiste de salut
Une reconnaissance tardive
Chapitre II. Religions de l’autre
Un double marquage
La philosophie politique du dialogue
La circulation interreligieuse des idées
Des hospitalités réciproques
Chapitre III. Difficile identité
L’identité juive dans les classements intellectuels
Avant/après l’Occident
La religion de l’interprétation
Conclusion
Deuxième partie. — Hermann Cohen et la dénégation de l’origine
« Théorie de la connaissance » et psychologie
La Völkerpsychologie
Le point de vue génético-anthropologique en philosophie
Le tournant transcendantal
La redéfinition de l’origine
Le « point de vue de l’Idéal »
Science de l'éthique et « science de la société »
Troisième partie. — Le Dieu de Jules Lachelier et la sociologie durkheimienne
Deux discours sur la religion
La solitude et le groupe
La sociologie et la religion des « âmes raffinées »
Conclusion
Louis Pinto, directeur de recherche au CNRS (sociologie), est membre du Centre de sociologie européenne et enseigne à l’EHESS. Plusieurs de ses travaux ont porté sur des philosophes (Les Neveux de Zarathoustra. La réception de Nietzsche en France, Seuil, 1995 La Vocation et le métier de philosophe. Pour une sociologie de la philosophie dans la France contemporaine, Seuil, 2007 La Théorie souveraine. Les philosophes français et la sociologie au XXe siècle, Le Cerf, 2009). Il a également abordé d’autres domaines comme la culture, les intellectuels, l’histoire des sciences sociales, l’enseignement, la presse, la consommation.
Enlever la magie à la confession c'est comme enlever la vanité à l'intellectualisme.
RépondreSupprimerPar ailleurs, rien ne vaut Max Weber, en sociologie des religions.