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mardi 29 juin 2010
Alain Babadzan, LE SPECTACLE DE LA CULTURE
Alain Babadzan
LE SPECTACLE DE LA CULTURE
Globalisation et traditionalismes en Océanie
L'Harmattan
2009
Présentation de l'éditeur
Dans tout le Pacifique Sud, la réhabilitation actuelle des traditions, longtemps stigmatisées, s'exprime par des mises en spectacle ritualisées donnant à voir la culture en tant que symbole d'identité nationale. L'auteur montre que la sacralisation de la " Coutume " (kastom) par les États de la région, loin de représenter une forme de résistance à la mondialisation, est une des traductions de la planétarisation du rapport occidental à la culture. La célébration nationaliste des cultures traditionnelles, désormais officialisée en idéologie d'État, est mise au service de la légitimation de rapports sociaux et politiques proprement modernes. L'auteur étudie le cas des traditionalismes postcoloniaux de Mélanésie aussi bien que le dossier de la " renaissance maorie " et de la crise du biculturalisme en Nouvelle-Zélande. Il replace la question des " politiques de la tradition " dans le Pacifique dans le cadre interprétatif de l'anthropologie du nationalisme comme de l'anthropologie religieuse, en examinant notamment le recours aux ressources spécifiques de l'activité rituelle dans la sacralisation de la culture et la construction de nouvelles formes d'identifications collectives. L'ouvrage invite ainsi à une réflexion renouvelée sur l'occidentalisation du monde, les conditions de la permanence et de la résistance culturelles, mais aussi sur les discontinuités majeures instaurées par les transformations actuelles du rapport à la culture.
Alain Babadzan, né à Paris en 1953, est professeur d'ethnologie à l'université Montpellier III et membre de l'Institut universitaire de France. Ses recherches ont porté sur les syncrétismes religieux, les cultes et les objets rituels en Polynésie, et sur l'anthropologie des nations. Il est l'auteur de " Naissance d'une tradition " (Paris, ORSTOM, 1982) et des " Dépouilles des dieux " (Paris, MSH, 1993).
Recension par Franck Poupeau
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