« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


lundi 28 mai 2018

audio: Jacques Dubois, Le Roman de Gilberte Swann. Proust sociologue paradoxal


Un jour dans l'histoire, par Laurent Dehossay, 05.02.18 

Jacques Dubois
Le Roman de Gilberte Swann
Proust sociologue paradoxal
Seuil
2018

Présentation de l'éditeur
Longtemps occulté par la dimension psychologique d’une œuvre qui semblait tout entière dédiée à l’exploration des tourments du cœur et de l’esprit, le « sens du social » de Proust apparaît désormais avec évidence. Il est du moins aisé de lire la Recherche comme une succession de scènes de salon où se déploient, au gré des interactions des personnages, des luttes de pouvoir et de prestige entre castes ou clans.
Mais cette description acérée du chassé-croisé d’une noblesse en déliquescence et d’une bourgeoisie cloisonnée se réduit-elle à une « sociologie amusante » de la Belle Époque ? Et si l’on trouvait, chez ce contemporain de la naissance d’une discipline avec laquelle il avait pourtant peu d’affinités, une pensée du social originale, susceptible d’aiguiser notre propre regard sociologique ? Telle est la piste, audacieuse et féconde, que nous invite à suivre ici Jacques Dubois. Le petit monde proustien auquel il nous introduit se révèle peuplé de figures clivées, ambivalentes, à l’image de Gilberte Swann, dont le caractère « alternatif » est emblématique des héritages concurrents dont nous sommes porteurs, au point que certains en arrivent à renier d’un instant sur l’autre les versions précédentes d’eux-mêmes.
En distillant avec humour et finesse la sociologie paradoxale qui irrigue le grand œuvre proustien, Jacques Dubois nous en offre une puissante redécouverte.

Professeur émérite de l’Université de Liège, Jacques Dubois est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages, dont, au Seuil, Pour Albertine et Les Romanciers du réel. Il a également dirigé l’édition « Pléiade » en trois tomes des romans de Georges Simenon.


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