Marlène Benquet, Encaisser ! Enquête en immersion dans la grande distribution
La suite dans les idées par Sylvain Bourmeau, 01.06.2013
Marlène Benquet, auteure de Encaisser ! Enquête en immersion dans la grande distribution
FRANCE INTER - Service public, présenté par Guillaume Erner, 28.05.2013
Marlène Benquet, Encaisser ! Enquête en immersion dans la grande distribution
RFI - 7 Milliards de voisins, présenté par Emmanuelle Bastide, 23.05.2013
Marlène Benquet, auteure de Encaisser ! Enquête en immersion dans la grande distribution
FRANCE INFO - Les Choix de France Info, présenté par Jean Leymarie, 22.05.2013
Marlène Benquet
Encaisser !
Enquête en immersion dans la grande distribution
La Découverte
2013
Présentation de l'éditeur
À la fin des années 2000, la sociologue Marlène Benquet a mené pendant
trois ans une enquête dans une des principales entreprises françaises de
grande distribution : d'abord devenue caissière, elle a ensuite fait un
stage au siège du groupe et un autre au sein de l'organisation
syndicale majoritaire. C'est le résultat de cette enquête hors norme
qu'elle restitue dans ce livre, assez stupéfiant par ce qu'il révèle sur
les « dessous » de la grande distribution.
L'identité des fondateurs (« des épiciers ») a été bouleversée par l'arrivée de nouveaux actionnaires financiers : le management par la promotion a largement disparu, et l'ensemble des salariés accepte mal ce qu'ils vivent comme une perte d'autonomie et une insécurité grandissante. Dès lors, pourquoi acceptent-ils d'« encaisser » ces réorganisations fragilisantes ?
Pour mieux comprendre, il fallait vivre leur vie : « Je voulais savoir ce que cela faisait d'être caissière pour comprendre pourquoi elles ne se révoltaient pas ou, en tout cas, moins que dans d'autres secteurs professionnels. » Au sein du siège, le cloisonnement est de règle : les badges ne donnent accès qu'à l'étage où est situé son propre bureau, impossible de se déplacer dans d'autres services sans une bonne raison, les informations circulent peu et mal. Quant à l'organisation syndicale majoritaire, comment a-t-elle réussi à s'implanter ? Comment contribue-t-elle à la paix sociale ?
Ni l'« adhésion » ni la répression ne suffisent à expliquer pourquoi les salariés s'investissent dans leur travail malgré un environnement oppressant et des rémunérations peu motivantes. Plus proche de la technique d'un joueur de go que d'un amateur d'échec, les stratégies patronales neutralisent les salariés, mais ne les soumettent pas.
L'identité des fondateurs (« des épiciers ») a été bouleversée par l'arrivée de nouveaux actionnaires financiers : le management par la promotion a largement disparu, et l'ensemble des salariés accepte mal ce qu'ils vivent comme une perte d'autonomie et une insécurité grandissante. Dès lors, pourquoi acceptent-ils d'« encaisser » ces réorganisations fragilisantes ?
Pour mieux comprendre, il fallait vivre leur vie : « Je voulais savoir ce que cela faisait d'être caissière pour comprendre pourquoi elles ne se révoltaient pas ou, en tout cas, moins que dans d'autres secteurs professionnels. » Au sein du siège, le cloisonnement est de règle : les badges ne donnent accès qu'à l'étage où est situé son propre bureau, impossible de se déplacer dans d'autres services sans une bonne raison, les informations circulent peu et mal. Quant à l'organisation syndicale majoritaire, comment a-t-elle réussi à s'implanter ? Comment contribue-t-elle à la paix sociale ?
Ni l'« adhésion » ni la répression ne suffisent à expliquer pourquoi les salariés s'investissent dans leur travail malgré un environnement oppressant et des rémunérations peu motivantes. Plus proche de la technique d'un joueur de go que d'un amateur d'échec, les stratégies patronales neutralisent les salariés, mais ne les soumettent pas.
Marlène Benquet, sociologue, est chargée de recherche
au CNRS, membre de l’Institut de recherche interdisciplinaire en
sciences sociales (Irisso). Elle est notamment l’auteure de Les Damnées de la caisse. Grève dans un hypermarché (Éditions du Croquant, 2011).
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