« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


jeudi 19 avril 2018

Walter Benjamin, Karl Kraus



Walter Benjamin
Karl Kraus
Allia
Petite Collection
2018 


Présentation de l'éditeur
‘Que valent en effet les informations les plus précises des quotidiens au regard de l’exactitude terrifiante avec laquelle Die Fackel décrit des faits juridiques, linguistiques et politiques ? Il n’a que faire de l’opinion publique. Car les nouvelles sanglantes de ce ‘journal’ réclament une sentence. Et contre nul autre avec autant d’urgence et de véhémence que contre la presse elle-même.’’
Écrivain, dramaturge, grand satiriste : Karl Kraus (1874-1936), figure centrale de l’esprit fin de siècle viennois, fut un fin limier du langage. De 1899 à sa mort, il fonde et dirige Die Fackel, dont il est parfois l’unique rédacteur. Les lecteurs de cette revue pamphlétaire, parmi lesquels Schönberg, Musil, Canetti, Wittgenstein ou encore Adorno, attendent à chaque numéro, impatients et anxieux, la tombée du couperet. Les milieux intellectuels redoutent cette plume acerbe, naturellement admirée par Thomas Bernhard.
Walter Benjamin a tenu à rendre hommage à cette figure controversée dans un essai lumineux, auquel il s’est consacré corps et âme un mois durant, en janvier 1931. Loin d’être un monument à l’esprit d’un temps révolu, son éclairage soulève nombre de questions d’actualité. Aux yeux de Benjamin, Kraus a su faire apparaître ‘‘le journalisme comme l’expression parfaite du changement de fonction du langage dans le capitalisme avancé’’. Information créatrice d’“événements” avant les “événements” eux-mêmes… On ne saurait être plus actuel. Mais Benjamin ne fait pas ici que commenter une œuvre et des idées, il dresse également le portrait d’un homme fascinant, d’un dramaturge qui fut aussi son propre personnage.
Traduit de l'allemand par Marion Maurin et Antonin Wiser. 

 

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