Le
Sovaldi est un médicament qui ouvre la voie à l’éradication mondiale de
l’hépatite C, une maladie courante, et qui peut être mortelle sans
traitement. Protégé par un brevet, il a été vendu à partir de 2014 à un
prix exorbitant : alors que son coût de production représentait moins de
100 dollars par an et par personne, le laboratoire pharmaceutique qui
le produit en demandait 84 000 dollars. En France, il fut introduit au
prix de 41 000 euros la cure. C’est aussi la mesure de la puissance de
l’industrie pharmaceutique et de ses lobbies.
Un tel prix, appliqué à l’ensemble des malades, venait mettre en péril
le système de sécurité sociale français, et sa prescription a dû être
restreinte aux cas les plus graves. L’impossibilité d’accès à certains
médicaments, qui ne concernait jusqu’à présent que les « pays du Sud »,
touche aujourd’hui les pays dits « développés ».
À partir de documents accablants, ce livre retrace les logiques qui
conduisent à une telle situation, dont tout laisse présager la
généralisation, à moins d’une remise en cause radicale de la politique
du brevet exclusif appliquée aux médicaments et de la reprise en main,
par les États, de la régulation du marché du médicament qui est alimenté
par la ressource publique.
Olivier Maguet est membre de Médecins du Monde. Depuis des années, il dénonce les abus de l’industrie pharmaceutique dans la fixation du prix des médicaments et le renoncement des États à jouer leur rôle de régulateur.
Il est par ailleurs maire de la commune de Châtel-Censoir depuis 2020.
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