« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


mardi 3 septembre 2024

Actes de la recherche en sciences sociales, n°253-254. Le champ des relations internationales

 

 

Actes de la recherche en sciences sociales, n°253-254

Le champ des relations internationales

Seuil

2024

 

 Présentation de l'éditeur

L’analyse des « relations internationales » et « les études européennes » sont des domaines de recherche qui ont longtemps constitué des spécialités assez fermées. Depuis les années 1990, elles se sont renouvelées, s’inscrivant pleinement dans les sciences sociales, avec l’idée que le fait de passer les frontières, de raisonner à un niveau international, n’était pas une raison de quitter le territoire des sciences sociales « normales » et leurs méthodes. Les institutions internationales sont, par exemple, peuplées d’individus qui, – comme dans les institutions nationales ou locales – ont des propriétés sociales, sont pris dans des systèmes de relations et de contraintes… Ce renouvellement, replacé dans une longue perspective, est un retour aux fondateurs de la sociologie qui, comme le montrent les exemples de Durkheim, de Weber, de Simmel, de Mauss ou d’Elias, travaillaient indifféremment sur le national et l’international, considérant qu’une continuité liait le premier au deuxième.

Ce numéro d’Actes de la recherche en sciences sociales entend rendre compte de ce retour aux sources. Il rassemble des analyses qui prennent les relations internationales, les institutions européennes et les échanges culturels entre pays comme des objets sociologiques ordinaires. Les différents articles mobilisent, en particulier, la sociologie des champs qui a initialement été forgée sur des objets nationaux. Mais si ce numéro entreprend de montrer la fécondité des outils des sciences sociales pour actualiser notre regard sur les objets internationaux, il aspire aussi à montrer que l’exploration de ces objets est un facteur de renouvellement sociologique. Il ne s’agit donc pas seulement de sociologiser les relations internationales, mais aussi d’étudier ce que l’analyse de phénomènes dits « internationaux » fait, dans une sorte d’« effet boomerang », aux concepts ou aux pratiques des sociologues.

 

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