« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


vendredi 22 janvier 2010

Ernst Cassirer, Descartes. Doctrine – Personnalité – Influence




Descartes
Doctrine – Personnalité – Influence

Par Ernst Cassirer
Traduit de l'allemand par Philippe Guilbert
Collection « Passages »
Éditions du Cerf


Présentation de l'éditeur
Le « Descartes » de Cassirer est un livre profondément original, tant par ses thèmes, qui touchent à la fois au fondement de la métaphysique cartésienne qu'aux rapports avec Corneille ou Christine de Suède, que par sa méthode, laquelle emprunte autant à Goethe qu'à Cohen et entretient une discussion de fond avec Dilthey. Ce livre appartient ainsi à la fois à une série d'études sur l'idéalisme propre à l'école de Marbourg, série en laquelle il côtoie par exemple le « Descartes' Erkenntnisstheorie » (1882) de Natorp, et à des études biographiques plus proprement cassirerienne telles par exemple son « Kant's Leben und Lehre », ou encore ses études sur Rousseau.

En dépit de la limpidité du propos et de l'écriture, ici magistralement rendus par la remarquable traduction de Philippe Guilbert, c'est un principe herméneutique très novateur qui commande le travail biographique. Il s'agit de concevoir l'unité dynamique de la vie et de l'œuvre en la reconduisant à la personnalité vivante dont la racine transcendantale est la spontanéité. Si donc Cassirer s'efforce ici de restituer l'unité de la vie et de l'œuvre de Descartes et renvoie à un principe exégétique goethéen, c'est néanmoins sur fond d'une philosophie proprement transcendantale, et donc en se distinguant de Dilthey. Car cette herméneutique, que Cassirer applique notamment à Rousseau, Kant, Goethe, Schiller et Cohen, n'est rendue possible que par l'unité synthétique et productive du sujet que fonde la philosophie des formes symboliques. La structure même de l'ouvrage qui, partant des « Problèmes fondamentaux du cartésianisme », inscrit ensuite cette œuvre dans l'ensemble de son époque, marque bien les niveaux historiographiques ici au travail : on s'élève progressivement de l'histoire vivante d'une œuvre à la « Geistesgeschichte », à l'histoire de l'esprit à laquelle elle contribue et en laquelle elle trouve sa pleine signification.

Ce livre est donc tout aussi bien une passionnante étude sur Descartes, dont les traductions partielles et fort « libres » ne donnaient jusqu'à aujourd'hui qu'une médiocre idée, qu'un maillon essentiel de la reconstitution de la modernité philosophique.

Table des matières

Notes sur la traduction I

Première partie. — Les problèmes fondamentaux du cartésianisme 7

Le concept de vérité chez Descartes 9

L'idée de l'« unité de la science » dans la philosophie de Descartes 29

Seconde partie. — Descartes et son siècle 47

Descartes et Corneille 49

La « recherche de la vérité par la lumière naturelle » de Descartes 79

Descartes et la reine Christine de Suède 115

Bibliographie 179

Index thématique 191

Index des noms 195



Ernst Cassirer [ 1874 - 1945 ] 19-20e siècles
Philosophe allemand (Breslau [Wrocław], 1874 – Princeton, 1945), représentant du néo-kantisme et dernière figure de l'idéalisme, il a développé une philosophie des « formes symboliques ». Cassirer a étudié la philosophie, la littérature allemande et l'histoire de l'art successivement à Berlin, Leipzig et Heidelberg. De retour à Berlin en 1894, il suivit les cours de Georg Simmel, puis ceux du néo-kantien Hermann Cohen à Marburg, en 1896. Privadozent à Berlin en 1909, il fut nommé professeur à l'Université de Hambourg en 1919, d'où il a fui le régime national-socialiste dès 1933. Cassirer partit alors enseigner à Oxford, puis à Göteborg, Yale et enfin à l'Université de Columbia, à New York, où il est mort subitement.

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