« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


mardi 18 janvier 2011

Daniel Roche, Les circulations dans l’Europe moderne, XVIIe- XVIIIe siècles

Daniel Roche
Les circulations dans l’Europe moderne
XVIIe- XVIIIe siècles
Collection : Grand Pluriel 
Fayard
2011


Présentation de l'éditeur
La société d’Ancien Régime n’est pas cette société figée et immobile, bornée à l’horizon du village, que nous aimons à nous représenter. Au contraire, poussés par la nécessité ou par la curiosité, les voyageurs ne cessent d’être plus nombreux de l’âge classique au Siècle des lumières et le voyage de gagner des lettres de noblesse.
L’essor des récits de voyages et le débat sur leur utilité révèlent un appel à penser autrement, par la lecture du grand livre du monde. L’ouverture et le décloisonnement mettent au jour, au-delà de la crainte ancestrale de tout ce qui vient d’ailleurs, une mobilité sans frontières, celle de la solidarité et non de l’errance, celle de l’échange valorisé, des transferts culturels profitables à tous. S’inventent alors des questions, des valeurs et des craintes, des conflits, qui sont encore les nôtres aujourd’hui.
Ce livre est paru en première édition chez Fayard en 2003 sous le titre Humeurs vagabondes, présentation de la première édition:
On a pris l'habitude d'opposer les sociétés contemporaines aux sociétés anciennes fixes et stables, immobiles et localisées, où tout le malheur de l'homme provenait de ce qu'il ne savait rester dans sa chambre et à sa place. Les mouvements étaient restreints dans un espace limité, la terre fixait les hommes, la boue et l'incertitude routière bloquaient les circulations, ralentissaient les échanges, freinaient les départs. Le voyage était alors réservé à une élite, il se rêvait autant qu'il se faisait. Nous lui prêtons d'ailleurs une richesse qu'aurait perdue le tourisme de masse.
Reste que, de ces constats admis, tout peut se contester, car en réalité de multiples mouvements, contraints ou libres, perfusent dans la société ancienne. Des problématiques d'une remarquable modernité la traversent. Le débat sur l'utilité des voyages et l'essor des récits révèlent une vraie nécessité : un appel à penser autrement, par la lecture du grand livre du monde. L'ouverture et le décloisonnement mettent au jour, au delà de la crainte ancestrale de tout ce qui vient d'ailleurs, une mobilité sans frontière, celle de la solidarité et non de l'errance, celle de l'échange valorisé, des transferts culturels profitables à tous.
Comprendre la possibilité du changement, observer les tensions majeures entre cosmopolitisme et fermeture, contrôle et liberté, hospitalité et refus, étranger et proche, mouvement des élites et des peuples, c'est entendre la formation des valeurs et des refus, des conflits et des craintes d'aujourd'hui.

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