« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


mercredi 15 janvier 2014

Christian Joschke, Les yeux de la nation. Photographie amateur et société dans l’Allemagne de Guillaume II (1888-1914)


Christian Joschke
Les yeux de la nation
Photographie amateur et société dans l’Allemagne de Guillaume II 
(1888-1914) 
Presses du réel
2014

Présentation de l'éditeur
La dimension sociale et l'horizon politique de l'émergence d'une culture de l'image portée par la pratique amateur de la photographie en Allemagne à l'aube du XXe siècle.
Entre 1888 et 1914, la photographie s'est massivement diffusée en Europe et singulièrement dans la société allemande, profitant de l'activité de nombreux clubs photographiques. Ces clubs encadraient l'essor de la pratique photographique en publiant des revues, en organisant de grandes expositions qui impliquaient, avec la photographie d'art, de nombreux domaines d'utilisation de ce médium : l'astronomie, la biologie, l'anthropologie, la topographie et, de plus en plus fréquemment, la documentation du folklore européen.
L'espace public ainsi formé faisait émerger une culture partagée à visée citoyenne, fondée sur les images. D'abord dédiée à l'éducation de l'œil en art et en science, cet espace public tendait de plus en plus à se replier sur les identités régionales et nationales en employant les amateurs comme source de documentation ethnographique. Pourquoi étaient-ce les amateurs, et non la presse, l'industrie ou les institutions culturelles, qui se trouvaient placés au cœur de ce projet ? Quel était l'horizon politique de ces images dans une Allemagne marquée, après le retrait de Bismarck, par ce qu'on peut appeler une crise d'identité culturelle ? Quel fut exactement le rôle de ces images dans la construction « par le bas » d'une identité nationale ?
Historien de l'art et germaniste (traducteur notamment de Horst Bredekamp et Hans Belting), Christian Joschke est maître de conférences au département d'Histoire de l'art et d'Archéologie de l'université Paris Ouest – Nanterre – La Défense.

Aucun commentaire: