Norbert Elias
Théorie des symboles
Seuil
La librairie du XXIe siècle
2015
Présentation de l'éditeur
Révisé, édité et présenté par Marc Joly
Traduit par Marie-Blanche Audollent, Damien-Guillaume Audollent
C’est l’aptitude à
apprendre une langue qui constitue un patrimoine commun à tous les
membres de l’espèce humaine ; telle est l’idée fondamentale que je
développe dans ce livre. La nature et la société sont souvent
considérées comme antagoniques. Or, pour ce qui se rapporte aux langues,
elles fonctionnent ensemble. […]
Si,
de façon récurrente, les scientifiques négligent dans leur travail des
faits évidents et faciles à observer, il y a tout lieu de penser que
cette négligence a une raison. C’est en général le signe d’une lacune
typique de leur démarche. La plupart du temps, les blocages sont dus à
une anomalie intellectuelle fréquente chez les universitaires, et qu’on
pourrait appeler academismus. Celle-ci se manifeste surtout par
la projection du cloisonnement des départements universitaires, et des
rivalités qui y sont liées, sur les différents domaines de recherche.
[…]
La civilisation de l’humanité est
en soi un processus en cours et un possible horizon d’action. Rien dans
les expériences actuelles et passées ne permet d’affirmer que
l’humanisation de l’humanité est une tâche impossible, ni qu’elle est au
contraire plus probable que la décivilisation. Ces deux perspectives
sont aussi plausibles l’une que l’autre. Il est utile ? indispensable,
même ? de s’atteler à faire émerger une connaissance plus factuelle des
processus de civilisation et de décivilisation, ainsi que des conditions
dans lesquelles on passe de l’un à l’autre (et vice versa).
Norbert Elias
Né
en 1897, Norbert Elias est mort en 1990. C’est pour avoir expliqué la
civilisation occidentale dans sa longue durée qu’il est aujourd’hui
considéré comme l’un des grands sociologues du XXe siècle.
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