« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


vendredi 26 octobre 2018

Sylvie Tissot, Gayfriendly. Acceptation et contrôle de l’homosexualité à Paris et à New York

Sylvie Tissot 
Gayfriendly
Acceptation et contrôle de l’homosexualité à Paris et à New York
Raisons d'Agir
Cours & Travaux
2018


Présentation de l'éditeur
Que veut dire être gayfriendly ? Avoir des amis gais ? Soutenir le « mariage pour tous » ? Envisager sans effroi que sa fille devienne lesbienne ? Sortir dans des bars gais et même renouveler ses propres pratiques sexuelles ? Il n’y a pas de « bonne » gayfriendliness, mais des attitudes différentes, en France et aux États-Unis, variables selon les âges, le sexe et les parcours de vie. L’acceptation de l’homosexualité, qui progresse indéniablement, n’est pas non plus réservée aux plus riches : ces derniers l’ont plutôt intégrée au sein d’une morale de classe qui leur permet de se distinguer des pauvres, des habitants des banlieues ou encore des populations racisées.
Interviewer des hétérosexuels de milieu aisé montre que, dans des espaces de tolérance et de mixité comme le Marais à Paris et Park Slope à Brooklyn, le contrôle n’a pas disparu : la sympathie s’exprime avant tout en direction de gays et de lesbiennes de même statut socioéconomique, qui manifestent leur envie de couple et de famille, et mettent en sourdine tout autre revendication.
La gayfriendliness a donc fait reculer la violence et les discriminations ; elle accompagne aussi l’invention, par les femmes surtout, de modes de vie moins conventionnels. Pourtant, si elle a mis fin à certains préjugés, elle ne s’est pas encore complètement affranchie de ce qui reste un élément structurant de nos sociétés : la domination hétérosexuelle.

 

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