Jennifer Bidet
Vacances au bled
La double présence des enfants d’immigrés
Raisons d'agir
Cours & Travaux
2021
Présentation de l'éditeur
Depuis plusieurs décennies, les débats politico-médiatiques et les
travaux scientifiques questionnent l’intégration des enfants de
l’immigration postcoloniale à la République française. Ce livre renverse
la perspective en étudiant leur sentiment d’appartenance à la nation
algérienne. Que signifie « être algérien » quand on a toujours vécu en
France, et que la connaissance de ce pays se réduit à de courts séjours
de vacances ?
À partir d’archives, d’observations et d’entretiens collectés sur les deux rives de la Méditerranée, cette enquête donne à voir comment cette binationalité est vécue. Les vacances au bled font apparaître des appartenances territoriales et familiales plus éclatées que l’opposition binaire « Français/Algérien ». Selon les situations, les descendants d’immigrés se jouent des catégorisations ethniques pour définir leur place. Les récits et expériences de ce sentiment d’appartenance nationale varient selon les parcours de vie des descendantes et descendants d’immigrés, faisant éclater la fausse homogénéité de la « deuxième génération ».
Ces appartenances renvoient plus largement à un double positionnement dans des hiérarchies de classe, de sexe et ethno-raciales en France et en Algérie. Les vacances au bled révèlent les positions sociales divergentes des enfants d’immigrés et de leur famille entre les deux sociétés, soulignant les dynamiques de mobilité sociale en migration. Dans les maisons familiales ou sur les plages, leurs statuts d’enfants d’ouvriers immigrés sont rebattus – tout comme leurs rôles de genre et leurs assignations ethno-raciales.
À partir d’archives, d’observations et d’entretiens collectés sur les deux rives de la Méditerranée, cette enquête donne à voir comment cette binationalité est vécue. Les vacances au bled font apparaître des appartenances territoriales et familiales plus éclatées que l’opposition binaire « Français/Algérien ». Selon les situations, les descendants d’immigrés se jouent des catégorisations ethniques pour définir leur place. Les récits et expériences de ce sentiment d’appartenance nationale varient selon les parcours de vie des descendantes et descendants d’immigrés, faisant éclater la fausse homogénéité de la « deuxième génération ».
Ces appartenances renvoient plus largement à un double positionnement dans des hiérarchies de classe, de sexe et ethno-raciales en France et en Algérie. Les vacances au bled révèlent les positions sociales divergentes des enfants d’immigrés et de leur famille entre les deux sociétés, soulignant les dynamiques de mobilité sociale en migration. Dans les maisons familiales ou sur les plages, leurs statuts d’enfants d’ouvriers immigrés sont rebattus – tout comme leurs rôles de genre et leurs assignations ethno-raciales.
Jennifer Bidet est maîtresse de conférences à l'université Paris-Descartes. Ses travaux portent sur les rapports sociaux de classe, de sexe et de " race " entre terre d'immigration et pays d'" origine ". En se centrant sur l'étude de descendant.es d'immigrés, elle analyse les formes de recomposition des liens familiaux à distance, les dynamiques de reclassement social dans la migration, les décalages des normes de genre et les formes d'assignation nationale ou ethnique et d'auto-identification plurielles.
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