« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


dimanche 21 août 2011

à paraître: Pascale Casanova, Kafka en colère

Pascale Casanova
Kafka en colère
Collection Fiction Et Cie
Seuil
Date de parution 06/10/2011

Présentation de l'éditeur
Et si Kafka pratiquait la critique sociale la plus radicale? S’il s’était attaché à la question du pouvoir, notamment sous sa forme la plus invisible : le pouvoir symbolique ? S’il avait cherché à nous aveugler par des narrations qui soient des sortes de pièges ?
L’hypothèse ici développée est qu’il prit d’abord conscience du sort tragique des Juifs de langue allemande dans la Prague du début du XXe siècle ; puis, élargissant et comparant différentes situations d’humiliation socialement autorisées, il fut amené à réfléchir aussi sur la domination masculine et sur l’emprise des colons blancs dans les colonies européennes. Mais, pour cela, il semble qu’il travailla ses récits comme de véritables leurres.
Telle est l’interprétation des fictions de Kafka qui est proposée ici : l’invention révolutionnaire d’un « narrateur-menteur » qui renverse tout le processus de la lecture identificatoire.
Curieusement, ce n’est pas dans la littérature qu’on peut trouver des réponses à ces questions, mais bien plutôt dans l’ethnologie allemande, que, en tant que Pragois germanophone, il connaissait bien.
La recherche minutieuse de Pascale Casanova nous fait découvrir un Kafka inédit et combatif, ethnologue et enquêteur, dénonçant sans relâche toutes les formes de la domination avec cette sorte de rage inlassable et invisible qui le caractérise. Elle éclaire les raisons profondes de la colère de Kafka.

Pascale Casanova enseigne la littérature à Duke University. Elle est l'auteur au Seuil de Beckett l'abstracteur. Anatomie d'une révolution littéraire (1997) et de La République mondiale des lettres (1999, et « Points » n° P607, édition revue et corrigée), qui a été traduit dans une douzaine de langues. Des littératures combatives. L'internationale des nationalismes littéraires, Sous la direction de Pascale Casanova aux Éditions Raisons d'agir en 2011

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