La police parisienne et les Algériens (1944-1962)
Nouveau Monde éditions
2011
Présentation de l'éditeur
Le « problème nord-africain » : c’est ainsi que la police a
pris pour habitude de qualifier après-guerre la question des Algériens
installés en région parisienne. Théoriquement égaux en droit avec les
autres citoyens français, ils étaient cantonnés à certains emplois et
quartiers, en butte à une forte emprise policière et objets de nombreux
fantasmes touchant à leurs pratiques sexuelles ou délinquantes.
De
1925 à 1945, les Algériens ont été « suivis » par une équipe
spécialisée, la Brigade nord-africaine de la préfecture de police.
Celle-ci dissoute, les « indigènes » devenus « Français musulmans
d’Algérie » sont désormais l’affaire de tous les personnels de police.
Au début des années 1950, l’émeute algérienne devient un sujet de
préoccupation majeur, exacerbé par la répression féroce de la
manifestation du 14 juillet 1953, place de la Nation. Une nouvelle
police spécialisée est alors reconstituée avec la Brigade des agressions
et violences. Ses objectifs : pénétrer les « milieux nord-africains »
et ficher les Algériens.
Entre 1958 et 1962, dans le contexte de la guerre ouverte en Algérie, le répertoire policier se radicalise : il faut désormais « éliminer les indésirables ». Rafles, camps d’internement et retours forcés se multiplient. Les brutalités policières deviennent fréquentes, jusqu’à la torture. Le préfet de police Maurice Papon reçoit un « chèque en blanc » pour combattre le FLN. Les massacres d’octobre 1961 incarnent le moment le plus tragique de cette période noire. Les mécanismes en sont éclairés par une étude historique rigoureuse fondée sur des archives et des témoignages inédits.
Entre 1958 et 1962, dans le contexte de la guerre ouverte en Algérie, le répertoire policier se radicalise : il faut désormais « éliminer les indésirables ». Rafles, camps d’internement et retours forcés se multiplient. Les brutalités policières deviennent fréquentes, jusqu’à la torture. Le préfet de police Maurice Papon reçoit un « chèque en blanc » pour combattre le FLN. Les massacres d’octobre 1961 incarnent le moment le plus tragique de cette période noire. Les mécanismes en sont éclairés par une étude historique rigoureuse fondée sur des archives et des témoignages inédits.
Emmanuel Blanchard
est maître de conférences en science politique à l’Université de
Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, chercheur au Centre de recherches
sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP). Ses recherches portent sur les polices en situation coloniale et sur la socio-histoire des politiques d’immigration.
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