« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


vendredi 13 avril 2012

Paul Dirkx, La concurrence ethnique. La Belgique, l’Europe et le néolibéralisme


Paul Dirkx 
La concurrence ethnique 
La Belgique, l’Europe et le néolibéralisme
éditions du Croquant
2012



Présentation de l'éditeur
Depuis plusieurs années, les « problèmes entre Flamands et Wallons » sont devenus tellement aigus qu’ils semblent hypothéquer le fonctionnement de l’État en Belgique. Pourtant, ils ne sont qu’une fiction dont les auteurs politiques, économiques et médiatiques ne clarifient jamais les enjeux et fournissent encore moins les clefs d’analyse.
Ce livre montre que ces « problèmes » demeurent incompréhensibles si on ne les rapporte pas à la politique très spéciale de l’État belge depuis sa fondation. Ses inlassables efforts en faveur d’un ordre mondial libéral se sont accompagnés sur le plan intérieur d’une fédéralisation économique et communautariste, faisant de cet État un pionnier de l’ethnolibéralisme dont on trouvera plus tard des variantes en Espagne, en Italie, en Grande-Bretagne, etc.
Un peu partout sur le continent, l’affirmation identitaire et le dogme néolibéral du « dégraissage » de l’État se renforcent mutuellement en vertu du fameux « principe de subsidiarité » bien fait pour désarticuler les États-nations et leurs systèmes de sécurité sociale. Jamais l’imbroglio belge n’a confirmé de manière aussi flagrante, et à la fois aussi méconnue, l’alliance objective entre (néo)libéraux et ethnonationalistes, incarnée par les séparatistes de la N-VA, désormais premier parti du pays qui trahit à peu près tous les idéaux du mouvement flamand originel. Et jamais la « construction européenne » ne s’est avérée aussi compatible avec la déconstruction d’un État membre.
Ce livre entend ainsi donner de nouvelles armes à ceux qui, en Belgique comme ailleurs, entendent mieux comprendre et donc combattre ce qui fait que l’opinion des citoyens est encore et toujours un détail de l’histoire belge et européenne.
Paul Dirkx enseigne à l’université de Lorraine la sociologie de la littérature et de la presse. Il a notamment publié Sociologie de la littérature (2000) et Les « amis belges ». Presse littéraire et franco-universalisme (2006). Il est rédacteur en chef de la revue FrancoFonie du Centre d’étude des francophones en Flandre. Il est membre de l’association Savoir/Agir.

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