Science, démocratie et débat public
Mercredi 14 mars 2012
Collège de France
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Science, démocratie et débat public - Jacques BOUVERESSE
Intervention - LoÏc BLONDIAUX - Mathias GIREL
Science et débat public - questions du public
LoÏc BLONDIAUX - Jacques BOUVERESSE - Mathias GIREL
LA SCIENCE ET LE DÉBAT PUBLIC
Sous la direction de Marie-Françoise CHEVALLIER-LE GUYADER
Actes Sud/IHEST
2012
Présentation de l'éditeur
Née d’échanges entre intervenants français et internationaux, lors de
la deuxième université d’été européenne de l’IHEST, cette synthèse pose
la question des sciences dans l’espace public et de leur place dans le débat. Elle établit les fondements politiques et juridiques du rapport entre science
et société. Le livre s’ouvre sur l’article fondamental du philosophe Jacques Bouveresse, qui se fait l’écho de la pensée de Bertrand Russel,
sur les liens unissant démocratie,
vérité et démarche scientifique, et les dangers les menaçant : idéologie
pragmatiste, utilitaire ou religieuse sectaire, paresse mentale,
« trahison des clercs », etc.
La réflexion se poursuit avec la place accordée au débat sur les sciences par les démocraties
contemporaines et la question de la compétence, tant des décideurs que
de l’opinion publique et des intermédiaires, « communicants »,
groupes de pression divers… La science
a fait l’objet de maints procès de par le monde (surtout aux USA) et
Mathias Girel analyse les plus célèbres d’entre
eux : du procès Scopes (1925) – où la cible était, déjà, la théorie de
l’Évolution –, au procès Dover (2005) qui verra la condamnation de
l’Intelligent Design.
Ce qui conduit à la question de la légitimité des acteurs des débats, en raison même de la segmentation et de l’extrême spécialisation des disciplines, rendant leur complexité peu communicable au public,
scientifiques et profanes confondus : le terrain de discussion choisi
est celui, orageux, du changement climatique. S’affrontent ainsi, sur ce
sujet d’actualité mondiale, un climatologue, un politologue américain,
un industriel.
Quels débats, quels publics ? La construction des débats et leur diffusion, la notion même de public se heurtent aux dérives de la démocratie
d’opinion et des médias, dont le rôle est capital mais souvent si
réducteur pour la transmission et la formulation des problèmes posés.
Conséquences : une remise en question de la science et, parallèlement une interférence de l’idéologie dans le débat
scientifique. Là encore, sont mises en exergue les convergences de
réalités aussi différentes que celles des Pays-Bas, de la
Grande-Bretagne ou des États-Unis.
Enfin, se posent les questions, intriquées, de l’expertise scientifique,
de ses conséquences, du point de vue tant éthique que juridique, et de
la responsabilité des experts, de leur légitimité comme de leur
autorité. Elles font l’objet de l’article du philosophe Heinz Wismann
(EHESS), auquel répondent divers témoignages issus des mondes
scientifique, industriel et administratif.
Les nanotechnologies, le changement climatique, les OGM, le
nucléaire, l’ESB, la théorie de l’Évolution etc. autant de questions
essentielles pour l’avenir de nos sociétés. Ces échanges entre
spécialistes et non-spécialistes, entre scientifiques et public averti, permettent de clarifier les termes du débat public lorsqu’il convoque les sciences.
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