Hélène Charron
Les formes de l’illégitimité intellectuelle
Les femmes dans les sciences sociales françaises
1890-1940
Culture & Société
CNRS
2013
Présentation de l'éditeur
L’histoire des sciences sociales
françaises a surtout retenu les réalisations des intellectuels les
mieux positionnés dans l'institution académique, laissant dans l’ombre
les formes dominées de savoirs et, en premier lieu, ceux proposés par
les femmes. Pourtant, celles-ci ont cherché sans relâche à
s’intégrer aux groupes et aux périodiques de sciences sociales, de
sociologie et d’anthropologie.
Hélène Charron retrace ici la généalogie des présences féminines dans les principaux sous-espaces du champ des sciences sociales françaises de 1890 à 1940. Accédant d’abord aux sciences sociales par le champ de la réforme sociale, les réseaux leplaysiens, le catholicisme social, les femmes et leurs travaux ne suscitent pas de controverses : les enjeux pratiques priment sur ceux de la connaissance. À l’inverse, les figures de la transgression, comme Clémence Royer, Céline Renooz, Jane Misme ou Madeleine Pelletier, provoquent des réactions négatives qui renvoient leurs analyses vers le champ politique.
À mesure que les femmes accèdent aux diplômes universitaires, les formes de marginalisation par le genre s’adaptent et évoluent. L’opposition entre féminité et compétences intellectuelles se redéploie tout en maintenant l'illusion que seuls le mérite individuel et la valeur intrinsèque des idées régissent la reconnaissance.
Un livre essentiel où ceux qui s’intéressent aux sciences sociales et aux études de genre vont trouver matière à réflexion sur la genèse de la distribution et de la consécration inégales entre hommes et femmes dans l’espace académique.
Hélène Charron retrace ici la généalogie des présences féminines dans les principaux sous-espaces du champ des sciences sociales françaises de 1890 à 1940. Accédant d’abord aux sciences sociales par le champ de la réforme sociale, les réseaux leplaysiens, le catholicisme social, les femmes et leurs travaux ne suscitent pas de controverses : les enjeux pratiques priment sur ceux de la connaissance. À l’inverse, les figures de la transgression, comme Clémence Royer, Céline Renooz, Jane Misme ou Madeleine Pelletier, provoquent des réactions négatives qui renvoient leurs analyses vers le champ politique.
À mesure que les femmes accèdent aux diplômes universitaires, les formes de marginalisation par le genre s’adaptent et évoluent. L’opposition entre féminité et compétences intellectuelles se redéploie tout en maintenant l'illusion que seuls le mérite individuel et la valeur intrinsèque des idées régissent la reconnaissance.
Un livre essentiel où ceux qui s’intéressent aux sciences sociales et aux études de genre vont trouver matière à réflexion sur la genèse de la distribution et de la consécration inégales entre hommes et femmes dans l’espace académique.
Enseignante en sociologie, Hélène Charron est
chercheure associée à la Chaire Claire-Bonenfant - Femmes, Savoirs et
Sociétés, à l'Université Laval. Ses recherches portent
principalement sur la division sexuée du travail dans les sciences
sociales françaises et québécoises. Elle a notamment publié La sociologie entre nature et culture : genre et évolution sociale dans L'Année sociologique aux presses de l'Université Laval, en 2011.
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