Festival Raisons d’agir 2016
« L’Europe et ses pouvoirs »
11e édition du Festival Raisons d’agir – Du mercredi 23
au vendredi 25 mars 2016 à l’Espace Mendès-France, à l’UFR sciences et
arts de l’université de Poitiers, au cinéma TAP-Castille et Plan B,
Poitiers
Présentation par le Festival Raisons d’agir
Le traitement imposé à la Grèce, au printemps 2015, a comme valeur
d’exemple : suffrage universel bafoué, sentiment national humilié,
classes les plus pauvres ruinées, le tout au nom de l’Union européenne
et de ses banques. Comment un tel scenario a-t-il été possible ? Comment
les tenants du libéralisme économique sont-ils parvenus à imposer un
ensemble d’institutions et de politiques publiques essentiellement
centrées sur les modalités de la compétition économique et sur
l’austérité budgétaire, y compris s’il le faut, sous une forme
autoritaire ? L’idée européenne, les institutions européennes se
réduisent-elles à cela ? Ne peuvent-elles produire que cela ?
Face au reste du monde, l’Europe présente aujourd’hui un singulier
visage : celui de murs et de barbelés qui se dressent partout le long de
ses frontières pour refouler des centaines de milliers de réfugiés
politiques et économiques. Là encore, on semble loin de la promesse d’un
continent pacifique, rayonnant dans le monde par son attachement aux
droits et à la tolérance. Comment l’Union européenne peut-elle être
aussi impuissante ? Quels recours ont les citoyens ?
Au fond, nous connaissons mal l’Europe. D’ailleurs, les élections
européennes sont celles où le taux d’abstention atteint souvent des taux
record. Selon que l’on parle de l’industrie, de l’agriculture, de
l’environnement, de l’éducation ou des droits de l’homme, le
fonctionnement des institutions européennes est en réalité assez varié.
Et les prérogatives des différentes institutions européennes restent
floues et mal connues. Quelques symboles tentent de donner corps à
l’Europe : l’Eurovision, la ligue des champions ou encore les étudiants
d’Erasmus. Mais le sentiment d’une communauté européenne et un espace de
délibération à l’échelle du sous-continent peinent à se constituer.
De leur côté, ceux qui font l’Europe, euro-fonctionnaires,
parlementaires, experts, représentants de groupes d’intérêt,
journalistes, vivent repliés sur eux-mêmes. Le quartier européen de
Bruxelles est le lieu rêvé des lobbies qui veulent défendre leurs
intérêts financiers. Ce monde du pouvoir européen a même ses chercheurs
en sciences sociales, qui développent eux aussi leurs propres outils
d’analyse, selon des schémas qui justifient le discours des technocrates
sur l’importance d’une certaine intégration européenne.
Se réapproprier la connaissance de ce qui fait l’Europe au quotidien,
dans ses règles de fonctionnement comme dans ses réalités sociales, est
donc un enjeu particulièrement important. Les chercheurs en sciences
sociales et tous ceux qui veulent peser sur la situation actuelle
doivent trouver les leviers pour repenser les enjeux européens, pour
dévoiler les mécanismes à l’œuvre et penser les alternatives possibles.
Fidèle à sa formule, le festival Raisons d’Agir associera le regard
des chercheurs à celui des artistes, des militants et des étudiants,
afin de mener une réflexion collective sur les débats politiques
contemporains et ainsi d’y prendre part. Il s’agira de croiser, sur ces
questions difficiles, les expériences individuelles et collectives, les
savoirs et l’approche sensible des faits.
Informations pratiques
Programme
(source: Festival Raisons d’agir)
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