Marie Vannetzel
Les Frères musulmans égyptiens
Enquête sur un secret public
Karthala
2016
Présentation de l'éditeur
De leur victoire électorale à la répression féroce qu’ils ont subie
après le coup d’État du maréchal Sissi, les Frères musulmans égyptiens
ont connu un destin mouvementé depuis la révolution de 2011. Par-delà
ces événements, le défi majeur qui s’est imposé à cette organisation
islamiste a été de sortir de l’ambivalente clandestinité à laquelle elle
était tenue sous l’ancien régime. Depuis des décennies, la Gama‘a des
Frères musulmans, ce mouvement de nature indéfinie, interdit mais
toléré, à la présence sociale aussi étendue que déniée, existait comme
un « secret public ».
Une plongée ethnographique dans trois quartiers du Grand Caire permet de montrer comment ce secret public façonnait l’ancrage social de la Gama‘a et quels étaient les ressorts de sa mobilisation sous le régime de Moubarak. Au fil des pratiques quotidiennes d’action politique et sociale de leurs députés, apparaît une tension irréductible entre la large implantation des Frères musulmans dans la société, et la perpétuation, en leur sein, d’un entre soi clos et hiérarchisé. Dans l’interdépendance entre les structures de l’ancien régime et les réseaux des Frères, des processus de politisation, diffus et aléatoires, reposaient sur les sociabilités locales et des sensibilités éthiques partagées.
Au-delà du seul cas égyptien, ce livre invite à penser l’imbrication des logiques de coproduction et de contestation de l’ordre autoritaire. Il éclaire aussi d’un jour nouveau les néoconfréries nées de la réforme de l’islam, au début du XXe siècle, et les dynamiques internes des mouvements islamistes.
Une plongée ethnographique dans trois quartiers du Grand Caire permet de montrer comment ce secret public façonnait l’ancrage social de la Gama‘a et quels étaient les ressorts de sa mobilisation sous le régime de Moubarak. Au fil des pratiques quotidiennes d’action politique et sociale de leurs députés, apparaît une tension irréductible entre la large implantation des Frères musulmans dans la société, et la perpétuation, en leur sein, d’un entre soi clos et hiérarchisé. Dans l’interdépendance entre les structures de l’ancien régime et les réseaux des Frères, des processus de politisation, diffus et aléatoires, reposaient sur les sociabilités locales et des sensibilités éthiques partagées.
Au-delà du seul cas égyptien, ce livre invite à penser l’imbrication des logiques de coproduction et de contestation de l’ordre autoritaire. Il éclaire aussi d’un jour nouveau les néoconfréries nées de la réforme de l’islam, au début du XXe siècle, et les dynamiques internes des mouvements islamistes.
Marie Vannetzel est chargée de recherche au CNRS (Centre
universitaire de recherche sur l’action publique et le politique, UMR
7319), et participe au programme ERC-CNRS « When authoritarianism fails in the Arab World » (WAFAW).
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