Edward Palmer Thompson
La guerre des forêts
Luttes sociales dans l'Angleterre du XVIIIe siècle
La Découverte
Poche / Sciences humaines et sociales
2017
Présentation de l'éditeur
Traduit par Christophe JAQUET
En 1723, le Parlement anglais adopte une loi terrible, le Black Act,
qui punit de pendaison le braconnage des cerfs dans les forêts royales
et les parcs seigneuriaux. La peine de mort est bientôt étendue au
simple fait de venir y ramasser du bois ou de la tourbe. Cet épisode
s’inscrit dans la longue histoire de la résistance paysanne face à la
montée d’une conception de plus en plus exclusive de la propriété, qui
grignote peu à peu les anciens droits d’usage coutumiers, et réduit les
plus faibles à la misère. Il illustre la violence de la domination
sociale dans l’Angleterre du XVIIIe siècle, où l’oligarchie
règne par la loi du profit et la corruption. L’analyse magistrale qu’en
donne le grand historien britannique Edward P. Thompson montre comment
s’impose, dans l’arène juridique, l’individualisme possessif face aux
droits collectifs. Elle fait revivre la brutalité du pouvoir des
notables, et la détermination des braconniers, perdants magnifiques : la
« guerre des forêts » est aussi une lutte de classes sans merci.
Edward P. Thompson (1924-1993) est l’un des historiens les plus cités dans le monde. On connaît son chef-d’œuvre, La Formation de la classe ouvrière anglaise, traduit vingt-cinq ans après sa parution. Mais son autre ouvrage majeur, Whigs and Hunters (1975), demeure inédit en français. On en trouvera ici les grandes lignes et les conclusions essentielles.
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