« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


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mardi 17 janvier 2017

en poche: Edward Palmer THOMPSON, La guerre des forêts. Luttes sociales dans l'Angleterre du XVIIIe siècle


Edward Palmer Thompson
La guerre des forêts
Luttes sociales dans l'Angleterre du XVIIIe siècle
La Découverte
Poche / Sciences humaines et sociales 
2017

Présentation de l'éditeur
Traduit par Christophe JAQUET
En 1723, le Parlement anglais adopte une loi terrible, le Black Act, qui punit de pendaison le braconnage des cerfs dans les forêts royales et les parcs seigneuriaux. La peine de mort est bientôt étendue au simple fait de venir y ramasser du bois ou de la tourbe. Cet épisode s’inscrit dans la longue histoire de la résistance paysanne face à la montée d’une conception de plus en plus exclusive de la propriété, qui grignote peu à peu les anciens droits d’usage coutumiers, et réduit les plus faibles à la misère. Il illustre la violence de la domination sociale dans l’Angleterre du XVIIIe siècle, où l’oligarchie règne par la loi du profit et la corruption. L’analyse magistrale qu’en donne le grand historien britannique Edward P. Thompson montre comment s’impose, dans l’arène juridique, l’individualisme possessif face aux droits collectifs. Elle fait revivre la brutalité du pouvoir des notables, et la détermination des braconniers, perdants magnifiques : la « guerre des forêts » est aussi une lutte de classes sans merci. 
Edward P. Thompson (1924-1993) est l’un des historiens les plus cités dans le monde. On connaît son chef-d’œuvre, La Formation de la classe ouvrière anglaise, traduit vingt-cinq ans après sa parution. Mais son autre ouvrage majeur, Whigs and Hunters (1975), demeure inédit en français. On en trouvera ici les grandes lignes et les conclusions essentielles.


lundi 28 décembre 2015

écouter: Jean Boutier et Arundhati Virmani présentent le livre d'Edward P. Thompson, Les Usages de la coutume. Traditions et résistances populaires en Angleterre (XVIIe-XIXe siècle)


écouter: Jean Boutier et Arundhati Virmani, présentent le livre d'Edward P. Thompson, Les Usages de la coutume. Traditions et résistances populaires en Angleterre  (XVIIe-XIXe siècle)
La Suite dans les idées par Sylvain Bourmeau, 26.12.2015

Edward P. Thompson
Les Usages de la coutume 
Traditions et résistances populaires en Angleterre 
(XVIIe-XIXe siècle) 
Ehess/Gallimard/Seuil
Hautes Études
2015

Présentation de l'éditeur
Traduit par Jean Boutier, Arundhati Virmani
Les Usages de la coutume propose la traduction en français de Customs in Common, ouvrage dans lequel l’historien britannique Edward P. Thompson avait rassemblé en 1991 ses articles majeurs. Tous ont marqué la réflexion historiographique depuis près de cinq décennies. À l’aide de notions comme l’histoire vue d’en bas, l’agency, l’économie morale ou la discipline du travail industriel, Thompson, à partir du cas anglais, y analyse les transformations des sociétés européennes entre le XVIIe et le XIXe siècle. Dans une société travaillée par le paternalisme de la noblesse, les tensions sur le marché des subsistances, la privatisation des biens communs ou l’impossibilité du divorce, Thompson scrute les luttes des hommes et des femmes du peuple pour conserver leur place et leurs droits, batailles dont il n’a cessé de rappeler l’actualité. La défense de la coutume y apparaît alors comme le principal moyen pour s’opposer aux réformes qui ouvrent la voie à la société libérale.

Intellectuel peu conventionnel, aux marges de l’Université britannique, E. P. Thompson (1924-1993) n’a jamais séparé la rigueur et l’inventivité de ses recherches de son engagement militant au service d’un socialisme humaniste, depuis la nouvelle gauche des années 1950 jusqu’à la campagne européenne pour le désarmement nucléaire à partir de 1980. La Formation de la classe ouvrière anglaise (1963, trad. fr. 1988), Whigs and Hunters (1975) ou Albion’s Fatal Tree (1975) comptent parmi les livres les plus lus et les plus discutés à l’échelle mondiale, aussi bien dans les pays émergents, Inde, Chine, Amérique latine, qu’en Europe et en Amérique du Nord. Ses analyses et ses propositions restent au cœur des débats intellectuels et politiques contemporains.

mardi 22 septembre 2015

Edward P. Thompson, Les Usages de la coutume. Traditions et résistances populaires en Angleterre (XVIIe-XIXe siècle)


Edward P. Thompson
Les Usages de la coutume 
Traditions et résistances populaires en Angleterre 
(XVIIe-XIXe siècle) 
Ehess/Gallimard/Seuil
Hautes Études
2015

Présentation de l'éditeur
Traduit par Jean Boutier, Arundhati Virmani
Les Usages de la coutume propose la traduction en français de Customs in Common, ouvrage dans lequel l’historien britannique Edward P. Thompson avait rassemblé en 1991 ses articles majeurs. Tous ont marqué la réflexion historiographique depuis près de cinq décennies. À l’aide de notions comme l’histoire vue d’en bas, l’agency, l’économie morale ou la discipline du travail industriel, Thompson, à partir du cas anglais, y analyse les transformations des sociétés européennes entre le XVIIe et le XIXe siècle. Dans une société travaillée par le paternalisme de la noblesse, les tensions sur le marché des subsistances, la privatisation des biens communs ou l’impossibilité du divorce, Thompson scrute les luttes des hommes et des femmes du peuple pour conserver leur place et leurs droits, batailles dont il n’a cessé de rappeler l’actualité. La défense de la coutume y apparaît alors comme le principal moyen pour s’opposer aux réformes qui ouvrent la voie à la société libérale.

Intellectuel peu conventionnel, aux marges de l’Université britannique, E. P. Thompson (1924-1993) n’a jamais séparé la rigueur et l’inventivité de ses recherches de son engagement militant au service d’un socialisme humaniste, depuis la nouvelle gauche des années 1950 jusqu’à la campagne européenne pour le désarmement nucléaire à partir de 1980. La Formation de la classe ouvrière anglaise (1963, trad. fr. 1988), Whigs and Hunters (1975) ou Albion’s Fatal Tree (1975) comptent parmi les livres les plus lus et les plus discutés à l’échelle mondiale, aussi bien dans les pays émergents, Inde, Chine, Amérique latine, qu’en Europe et en Amérique du Nord. Ses analyses et ses propositions restent au cœur des débats intellectuels et politiques contemporains.

lundi 8 décembre 2014

Steven Shapin, Une histoire sociale de la vérité. Science et mondanité dans l'Angleterre du XVIIe siècle

Steven Shapin
Une histoire sociale de la vérité 
Science et mondanité dans l'Angleterre du XVIIe siècle
La Découverte
2014

Présentation de l'éditeur
Quelles sont les conditions nécessaires à l'existence d'un bien collectif comme le savoir ? Comment distinguer le vrai du faux ? Selon quels critères accorder sa confiance ? Dans Une histoire sociale de la vérité, Steven Shapin raconte comment la notion de « vérité scientifique » s'est constituée dans l'Angleterre du XVIIe siècle. Il recrée avec élégance l'univers des gentilshommes philosophes (Francis Bacon et Robert Boyle en tête) à une époque cruciale pour la science moderne. Il livre un tableau très vivant des relations entre culture mondaine et pratique scientifique. Les codes de conduite des gentilshommes d'alors prônant la confiance, la courtoisie, l'honneur et l'intégrité ont en effet fourni des solutions efficaces aux problèmes de crédibilité de la science, et garanti la fiabilité des connaissances sur le monde.
À partir de ce récit historique détaillé, Steven Shapin discute plus largement de l'établissement du savoir factuel en science, mais aussi dans la vie quotidienne. Sa peinture des moeurs des gentilshommes philosophes lui permet d'illustrer l'affirmation selon laquelle la confiance est impérative dans la constitution de tout savoir, qui reste avant tout une entreprise collective. Un ouvrage devenu l'une des références internationales incontournables de la sociologie des sciences et des sciences sociales dans leur ensemble. 
Steven Shapin, né en 1943, historien et sociologue des sciences américain, est professeur à Harvard. Ses recherches lui ont valu de nombreux prix. Il est notamment l'auteur (avec Simon Schaffer) de Leviathan et la pompe à air (La Découverte, 1993)

samedi 25 janvier 2014

Edward Palmer Thompson, La guerre des forêts. Luttes sociales dans l'Angleterre du XVIIIe siècle

Edward Palmer Thompson
La guerre des forêts
Luttes sociales dans l'Angleterre du XVIIIe siècle
(La Guerre des forêts est la traduction abrégée de l'ouvrage Whigs and Hunters: The Origin of the Black Act)
Traduit par Christophe Jaquet
Présentation de Philippe Minard
La Découverte
2014



Présentation de l'éditeur
En 1723, le Parlement anglais adopte une loi terrible, le Black Act, qui punit de pendaison le braconnage des cerfs dans les forêts royales et les parcs seigneuriaux. La peine de mort est bientôt étendue au simple fait de venir y ramasser du bois ou de la tourbe. L'atteinte à la propriété est ainsi criminalisée à l'extrême, et la loi ne sera abrogée qu'un siècle plus tard, en 1827.
Cet épisode s'inscrit dans la longue histoire de la résistance paysanne face à la montée d'une conception de plus en plus exclusive de la propriété, qui grignote peu à peu les anciens droits d'usage coutumiers, et réduit les plus faibles à la misère. Il illustre la violence de la domination sociale dans l'Angleterre du XVIIIe siècle, où l'oligarchie règne par la loi du profit et la corruption.
L'analyse magistrale qu'en donne le grand historien britannique Edward P. Thompson montre comment s'impose, dans l'arène juridique, l'individualisme possessif face aux droits collectifs. Elle fait revivre la brutalité du pouvoir des notables, et la détermination des braconniers, perdants magnifiques : la « guerre des forêts » est aussi une lutte de classes sans merci.   
Edward P. Thompson (1924-1993) est l’un des historiens les plus cités dans le monde. On connaît son chef-d’œuvre, La Formation de la classe ouvrière anglaise, traduit vingt-cinq ans après sa parution. Mais son autre ouvrage majeur, Whigs and Hunters (1975), demeure inédit en français. On en trouvera ici les grandes lignes et les conclusions essentielles


(source: La Découverte).

vendredi 9 août 2013

Class Inequality in Austerity/ Britain Power, Difference and Suffering

Class Inequality in Austerity Britain 
Power, Difference and Suffering 
Edited by Will Atkinson Steven Roberts and Mike Savage
Palgrave Macmillan
2012

When the Coalition Government came to power in 2010 in claimed it would deliver not just austerity, as necessary as that apparently was, but also fairness. This volume subjects this pledge to critical interrogation by exposing the interests behind the policy programme pursued and their damaging effects on class inequalities. Situated within a recognition of the longer-term rise of neoliberal politics, reflections on the status of sociology as a source of critique and current debates over the relationship between the cultural and economic dimensions of social class, the contributors cover an impressively wide range of relevant topics, from education, family policy and community to crime and consumption, shedding new light on the experience of domination in the early 21st Century.
Introduction: A Critical Sociology of the Age of Austerity; W.Atkinson, S.Roberts & M.Savage
Economic Crisis and Classed Everyday Life: Hysteresis, Positional Suffering and Symbolic Violence; W.Atkinson
"We never get a fair chance": Working-class Experiences of Education in the Twenty-First Century; D.Reay
Banking on the Future: Choices, Aspirations and Economic Hardship in Working-class Student Experience; H.Bradley & N.Ingram
"Aspirations" and Imagined Futures: The Im/possibilities for Britain's Young Working Class; S.Roberts & S.Evans
Personalising Poverty: Parental Determinism and the "Big Society" Agenda; V.Gillies
The Urban Outcasts of the British City; M.Clement
The Devalued and Stigmatized Working Class: The State of a Council Estate; L.McKenzie
Broken Communities?; M.SavageFacing the Challenge of the Return of the Rich; A.Sayer
Conclusion: Three Challenges to the Exportation of Sociological Knowledge; W.Atkinson, S.Roberts & M.Savage
WILL ATKINSON is British Academy Postdoctoral Research Fellow in the School of Sociology, Politics and International Studies at the University of Bristol, UK.
STEVE ROBERTS is is Lecturer in Social Policy and Sociology at the University of Kent, UK
MIKE SAVAGE is is Professor of Sociology at the London School of Economics and Political Science, UK Visiting Professor at the Universities of Bergen, Norway and York, UK and Visiting Research Fellow at the University of Manchester, UK
 

vendredi 9 novembre 2012

Cem Behar, L’ombre démesurée de Halley. Les recherches démographiques dans les Philosophical Transactions of the Royal Society (1683-1800)

Cem Behar
L’ombre démesurée de Halley
Les recherches démographiques dans les Philosophical Transactions of the Royal Society 
(1683-1800)
Ined
2012

Présentation de l'éditeur
Bien que l'Angleterre ait été le « berceau » de l'Arithmétique politique et des savoirs sur la population, les travaux démographiques britanniques ont fait l'objet de bien peu d'études, hormis celles portant sur les « pères fondateurs » qu'étaient John Graunt, William Petty et Edmund Halley, qui appartiennent cependant tous au XVIIe siècle.
On peut néanmoins avancer, sans grand danger de se tromper, que l'Angleterre est le pays européen où il y eut, dans le courant du XVIIIe siècle, le plus grand nombre de recherches et de publications de toutes sortes touchant de près ou de loin aux questions de population. Bon nombre de celles-ci ont été publiées dans les Actes de la Royal Society. Parmi les mémoires publiés dans les Philosophical Transactions of the Royal Society, qui continuent d'ailleurs de paraître aujourd'hui - et qui est donc la plus ancienne revue scientifique ayant existé - Cem Behar a répertorié, pour la période allant de 1683 à 1800, pas moins de soixante-huit mémoires sur des sujets ayant trait directement aux problèmes démographiques. C'est là un nombre très supérieur à celui des mémoires de démographie contenus dans l'Histoire de l'Académie Royale des Sciences de Paris.
En termes de volume, il s'agit d'un corpus d'un peu plus de mille pages de textes scientifiques sur des questions relatives à la population. Ces mémoires sont répartis de façon assez homogène tout au long du XVIIIe siècle. De plus, la Royal Society britannique - organisation émanant de la société civile et non du pouvoir royal - semble, du moins sur ces sujets, se trouver sur la même longueur d'onde que l'opinion publique éclairée britannique.
Les auteurs des Mémoires fournissent à leurs lecteurs, soit des relevés de données sèchement présentées, soit des analyses qui, mises à part celles de Price à la fin du siècle, utilisent des concepts et des techniques déjà complètement élaborés.
De l'analyse fouillée que Cem Behar effectue à partir de ce corpus de mémoires de démographie parus dans les Philosophical Transactions, il émerge une vue d'ensemble bien particulière de l'Arithmétique politique et des études de population, un positionnement bien différent de celui qui prévalait alors sur le continent, qu'il s'agisse de la France, de l'Allemagne ou même des Pays-Bas. L'auteur montre bien que, plus axés sur le calcul des diverses rentes, assurances et annuités, c'est le calcul financier et actuariel que visent le plus souvent les auteurs d'outre-Manche au XVIIIe siècle, plutôt que la science de la population.
Le titre de l'ouvrage fournit l'essentiel de la thèse que son auteur expose et défend : les deux Mémoires de 1693, dus à l'astronome Edmund Halley, portent en germe, non seulement les éléments fondamentaux d'une future démographie, mais encore les développements qu'ils connaîtront dans le cadre de la Royal Society. Cem Behar va jusqu'à parler, à juste titre, d'un véritable « programme de recherches » que livre le collègue de Newton à ses contemporains et à ses successeurs, programme dont il est par ailleurs montré qu'il ne sera guère dépassé mais simplement respecté.
L'auteur démontre en effet que ces travaux britanniques, nombreux, sont surtout caractérisés par leur caractère assez répétitif. Aucun auteur, après Halley et comparé à un Süssmilch, à un Wargentin ou à un Deparcieux, ne conquiert une stature européenne. Aucune avancée technique ne fait son apparition dans le domaine britannique avant le début du XIXe siècle.
De plus, les médecins et autres savants dont C. Behar nous déplie l'éventail ne touchent de près qu'à la seule variable démographique de la mortalité, les autres variables étant désespérément absentes de leurs préoccupations. Le domaine le mieux couvert se trouve ainsi être celui de l'assurance, pratique qui entame alors sa phase de création et d'élaboration ; mais, là encore, l'aspect proprement calculatoire de la prime et son principe figuraient dans les pages de Halley.
Ce volume, qui se veut une présentation objective aussi bien de la pertinence que des lacunes des travaux qu'il analyse, contribue, avec une efficacité théorique et pédagogique qui ne se dément jamais au fil des pages, à la connaissance des techniques démographiques et financières du XVIIIe siècle, tout comme à l'histoire de l'encore jeune science de la population à cette époque.
Comme l'écrit Cem Behar, « les auteurs anglais au XVIIIe siècle demeurent coincés entre les "Bills" de Londres et les chiffres de la ville de Breslau », c'est-à-dire dans l'ombre des pères fondateurs que sont Graunt et Petty et dans celle, « démesurée » suivant l'heureux qualificatif adopté par l'auteur, de Halley.