Marlène Benquet
Théo Bourgeron
La finance autoritaire
Vers la fin du néolibéralisme
Raisons d'agir
2021
Présentation de l'éditeur
Donald Trump part mais ses soutiens demeurent et l’on ne peut que
s’interroger face à la montée de régimes autoritaires aux États-Unis, au
Royaume-Uni de Boris Johnson ou au Brésil de Jair Bolsonaro. À travers
le cas du Royaume-Uni, ce livre montre que, loin d’être une insurrection
électorale des classes populaires, l’ascension de ces régimes est le
produit de l’action organisée d’une nouvelle forme de patronat. Les
sources de financement du Brexit révèlent le poids considérable d’une
partie de la finance, celle des fonds d’investissement et des hedge
funds, qui voient l’Union européenne comme un obstacle à la libre
circulation de leurs capitaux.
Cette seconde financiarisation promeut un courant idéologique puissant
mais méconnu : le libertarianisme. Niant toute forme de solidarité
collective, ses partisans prônent un État minimal destiné à protéger la
propriété privée, quitte à réduire les libertés civiques et
démocratiques. Soucieux d’élargir leurs sources de profits, ces acteurs
financiers s’attaquent dorénavant à l’environnement, qu’ils sont prêts à
acheter et vendre par morceaux. Le désordre économique mondial qui ne
cesse de croître est loin d’être un frein à leurs ardeurs prédatrices –
et bien au contraire, ils envisagent désormais l’éventualité de conflits
militaires qui se dessinent au Sud comme au Nord.
Marlène Benquet est chargée de recherche du CNRS à l'université Paris-Dauphine. Elle a notamment publié Encaisser ! Enquête en immersion dans la grande distribution (2015). Théo Bourgeron est chercheur postdoctoral à University College Dublin, en Irlande. Ils enquêtent tous deux sur les effets politiques de l'avènement des secteurs financiers occidentaux.
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