« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


vendredi 22 octobre 2010

L’arrière-cour de la mondialisation. Ethnographie des paupérisés. Patrick Bruneteaux - Daniel Terrolle + Introduction

L’arrière-cour de la mondialisation
Ethnographie des paupérisés

Patrick Bruneteaux - Daniel Terrolle
Collection TERRA
Éditions du Croquant
2010




Présentation de l'éditeur
Cet ouvrage explore les mondes de la pauvreté en se proposant de sortir du débat français sur l’exclusion. À partir d’analyses internationales neuves sur les différents visages de la paupérisation et de la survie des surnuméraires dans le cadre actuel de la mondialisation néo-libérale, il questionne la porosité des concepts scientifiques immergés dans la demande sociale et soumis aux catégories de l’action publique. Ce faisant, il contribue au dévoilement des formes de collusion des chercheurs avec le Pouvoir.
Cependant, le parti d’embrasser différentes figures du sous-­prolétariat dans le monde ne s’épuise pas à offrir un large panorama des formes d’exclusion et de survie sur les cinq continents. Outre qu’ils proposent des monographies inédites (Japon, Ukraine, Antilles, Palestine, Brésil, Pérou, USA, Ghana, France) révélant l’homogénéité de l’arrière-cour de la société néo-libérale, les auteurs ont aussi pour ambition de questionner intimement les postures des chercheurs affrontés à des violences sociales souvent extrêmes. En interrogeant leurs adaptations pour mesurer les violences que subissent les plus dominés, ce que d’aucuns appellent les « terrains difficiles », ils explorent de nouveaux outils d’analyse. En osant aussi questionner les mondes dits de la « marginalité » (« jeunes des banlieues, « prostituées, « délinquants », « toxicomanes », « SDF », « sans-papiers »…), ils mettent en évidence autant les violences internes qui les gouvernent que celles de la mondialisation.

Sommaire

Introduction Patrick Bruneteaux, Daniel Terrolle

Science sociale des paupérisés et dépendances à l’État « social » Patrick Bruneteaux, Daniel Terrolle
Première partie. Dimensions internationales et comparées de la pauvreté

Les Nojukusha de Tokyo : relégation, déni de pauvreté et réponses parcellaires Mélanie Hours

Cultiver son jardin-ghetto à la Martinique Véronique Rochais

Du moukhaiam à la favela Amanda Dias

Violences étatiques et institutionnelles contre le Lumpen aux États-Unis Philippe Bourgois
Seconde partie. Violences sociales et dominations chez les plus pauvres

Violences et rapports de domination dans le microcosme de la prostitution travestie d’adolescents et jeunes adultes dans le sud de Lima Robin Cavagnoud

Punir la dépendance toxicomaniaque des femmes pauvres ou les punir de leur pauvreté ? Magali Boumaza

L’intervention militante en faveur des pauvres : un encadrement brutal indépassable ? Bénédicte Havard Duclos
Troisième partie. Éthique et outils d’enquête en terrains difficiles

Ethnographie, objectivation et image Yann Benoist

Aux risques du terrain Sylvain Aquatias

Du choix de méthodes d’investigation dans l’extrême… à l’étude du contre-transfert Karine Boinot

Internet, un terrain d’enquête comme un autre ? Maryse Marpsat

Le chercheur, la prostituée et les autres… ou comment entrer dans la place Véronique Chesneau
Quatrième partie. Catégorisations sociales, catégorisations scientifiques

La culture du « bomj » Anastasiya Ryabchuk

La FEANTSA : vers une catégorisation européenne des « SDF » ? Marie Loison-Leruste

Patrick Bruneteaux est chercheur CNRS au Centre de recherches Politiques de la Sorbonne. Il a récemment publié Devenir un dieu. Le nazisme comme religion politique. Eléments pour une théorie du dédoublement, Publibook, collection « Université », Paris, 2004, La rue : des rêves à la réalité, Le Temps des Cerises, Paris, 2004.
Daniel Terrolle est maître de conférences en anthropologie à l’université Paris 8 et membre du Laboratoire d’anthropologie urbaine (LAU-IIAC/Cnrs-Ehess, UMR 8177). Après avoir codirigé avec P. Gaboriau, Ethnologie des sans-logis. étude d’une forme de domination sociale, L’Harmattan, 2003, il a publié avec P. Gaboriau SDF. Critique du prêt-à-penser, Privat, 2007 (Prix Bigot de Morogues 2008 de l’Académie des sciences morales et politiques).

Aucun commentaire: