« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


mardi 21 août 2012

Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, L' Argent sans foi ni loi

Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon
L' Argent sans foi ni loi
Textuel
2012

Présentation de l'éditeur
Les plus riches accumulent aujourd’hui des millions d’euros tandis que des millions d’Européens vivent en dessous du seuil de pauvreté. Comment se fait-il que l’argent, conçu pour faciliter les échanges de biens et qui était donc créateur de lien social, soit devenu le symbole universel de la réussite personnelle ? Voire la valeur suprême de l’existence au-delà de préceptes des religions et du respect des droits fondamentaux garantis par les législations.
Comment en est-on arrivé là ? Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, auteurs à succès et spécialistes des grandes fortunes, montrent que l’argent a été dévoyé de sa fonction initiale pour devenir une arme au service des nantis. La virtualisation de la monnaie, la dérégulation des marchés, les arrangements entre financiers et politiques, l’exil fiscal et le dumping social sont autant de stratégies dans l’impressionnante panoplie des oligarques qui leur permet de conserver et de consolider leurs privilèges exorbitants Émaillant leurs analyses d’exemples et de propositions concrètes, ils suggèrent de revenir de toute urgence à un encadrement plus strict de l’argent, afin qu’il redevienne ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : un bien public. Entretien avec Régis Meyran

Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, sociologues, anciens directeurs de recherche au CNRS, sont des spécialistes des grandes fortunes françaises. Leur dernier ouvrage, Le Président des riches (La Découverte), a fait événement. Ils sont aussi connus pour Voyage en grande bourgeoisie (PUF, 1997, rééd. 2005) et Les Ghettos du Gotha (Payot, 2009).

Régis Meyran est journaliste et anthropologue. Il collabore depuis plusieurs années aux revues Sciences Humaines et Pour la Science.

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