Orwell ou le pouvoir de la vérité
Traduit de l’anglais et préfacé
par Jean-Jacques Rosat
AGONE
2012
Présentation de l'éditeur
Pour Orwell, « le concept de vérité objective est
celui de quelque chose qui existe en dehors de nous, quelque chose qui
est à découvrir et non qu’on peut fabriquer selon les besoins du
moment ». Le plus effrayant dans le totalitarisme n’est pas qu’il
commette des « atrocités » mais qu’il s’attaque à ce concept. Pourtant,
cette perspective d’un monde d’où l’idée de vérité objective aurait
disparu n’effraie guère la plupart des intellectuels de gauche. Qu’ils
se réclament de Rorty le « libéral » ou de Foucault le « subversif »,
ils y travaillent activement en proclamant que ces idées sont dépassées,
dogmatiques et finalement réactionnaires.
Cet essai montre que « préservation de la liberté et préservation de la
vérité représentent une seule et indivisible tâche, commune à la
littérature et à la politique ». Celle-ci ne présuppose aucun postulat
métaphysique mais seulement la reconnaissance du rôle fondamental que
joue dans nos vies le concept commun et ordinaire de « vérité ».
De tels débats ne sont pas « purement philosophiques ». O’Brien, le dirigeant politique qui torture méthodiquement le héros de 1984, n’est pas un colonel parachutiste mais un philosophe cultivé, ironiste et courtois, professant qu’il n’y a pas de réalité objective et que « tout est construit ».
De tels débats ne sont pas « purement philosophiques ». O’Brien, le dirigeant politique qui torture méthodiquement le héros de 1984, n’est pas un colonel parachutiste mais un philosophe cultivé, ironiste et courtois, professant qu’il n’y a pas de réalité objective et que « tout est construit ».
James Conant enseigne la philosophie à l’université
de Chicago. Il est l’auteur d’essais qui ont constitué un tournant dans
l’interprétation contemporaine de Wittgenstein, et de nombreux travaux
notamment sur Kant, Emerson, Nietzsche, Kierkegaard, William James,
Frege, Carnap, Cavell. On peut lire de lui en français une longue
introduction à Hilary Putnam, Le Réalisme à visage humain, Seuil, 1994, p. 17–107.
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