Pascale Casanova
La langue mondiale
Traduction et domination
Seuil
Liber
2015
Présentation de l'éditeur
Parmi les milliers de
langues qui existent ou ont existé, il semble qu’il y en ait toujours
eu une qui ait été plus « prestigieuse » que ses contemporaines. Le
latin fut en ce sens une langue dominante jusqu’au XVIIIe siècle, le
français en devint une à son tour jusqu’au XXe siècle et l’anglais a
incontestablement acquis le statut de langue mondiale depuis lors.
L’exemple antique du bilinguisme latin/grec des Romains cultivés montre
que la langue dominante n’est pas nécessairement la langue du pays le
plus puissant économiquement ou militairement (comme la situation
contemporaine tendrait à le faire croire), mais que la hiérarchisation
linguistique repose sur des processus spécifiques que ce livre met au
jour.
Le bilinguisme, la diglossie
(l’usage au sein d’une même communauté de deux idiomes remplissant des
fonctions communicatives complémentaires) et, dans le champ littéraire
international, les traductions d’ouvrages sont de précieux indicateurs
de ce phénomène.
À travers le cas
exemplaire du français, de ses transformations, des formes de domination
qu’il a exercées, de l’évolution de son statut, des commentaires que
son rôle et sa place ont occasionnés, Pascale Casanova propose un cadre
d’analyse novateur des mécanismes de la domination linguistique.
Pascale Casanova enseigne la littérature à Duke University. Elle a notamment publié, au Seuil, La République mondiale des lettres (rééd. « Points Essais », 2008), traduit dans une douzaine de langues, et Kafka en colère (2011).
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