« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


samedi 15 octobre 2016

Norbert Elias, Humana conditio

Norbert Elias
Humana conditio
EHESS
Audiographie
2016

Présentation de l'éditeur
En ce début d’un XXIe siècle marqué par le retour massif de la violence et de la guerre, il est important de publier la traduction d’un texte menant une réflexion profonde sur le rapport de l’humanité à la guerre, d’autant plus que cette réflexion provient d’un penseur si imminent et complexe que Norbert Elias. Longtemps ignoré des milieux intellectuels et universitaires français, la pensée eliasienne s’est forgé ces dernières années sa place en France. Rendu célèbre par des historiens comme Roger Chartier, Elias jouit aujourd’hui d’une reconnaissance incontestée dans l’ensemble des disciplines des sciences humaines et sociales.
Considéré comme l’un des textes centraux de la pensée éliasienne, Humana conditio condense une réflexion plus large menée dans ses ouvrages monographiques, et lie cette réflexion à deux actualités : celle de la célébration du 40e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et celle de la confrontation Est-Ouest en Europe, et plus largement dans le monde. Elias ne s’arrête pourtant pas à analyser les enjeux de ce conflit mais l’inscrit dans une histoire plus longue, celle de la conflictualité profonde de la vie humaine qui a toujours fait de la violence et de la guerre une partie intégrante du lot de l’humanité, de la conditio humana. Pourquoi, demande-t-il, l’humanité n’arrive-t-elle pas à s’en débarrasser et quelles conditions devraient-elles être réunies, le cas échéant, pour qu’elle puisse enfin y parvenir ?
En prononçant ce discours le 8 mai 1985 à l’université de Bielefeld, Elias indique bien le contexte historique dans lequel se situe sa réflexion. Son discours, de quelques pages seulement dans sa forme plus tard publiée, forme le coeur du texte Humana conditio ; Elias l’a pourtant repris pour la version plus longue traduite ici et qui se retrouve réécrite et complétée par des ajouts conséquents.

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