Norbert Elias
Humana conditio
EHESS
Audiographie
2016
Présentation de l'éditeur
En ce début d’un XXIe
siècle marqué par le retour massif de la violence et de la guerre, il
est important de publier la traduction d’un texte menant une réflexion
profonde sur le rapport de l’humanité à la guerre, d’autant plus que
cette réflexion provient d’un penseur si imminent et complexe que
Norbert Elias. Longtemps ignoré des milieux intellectuels et
universitaires français, la pensée eliasienne s’est forgé ces dernières
années sa place en France. Rendu célèbre par des historiens comme Roger
Chartier, Elias jouit aujourd’hui d’une reconnaissance incontestée dans
l’ensemble des disciplines des sciences humaines et sociales.
Considéré comme l’un des textes centraux de la pensée éliasienne, Humana conditio
condense une réflexion plus large menée dans ses ouvrages
monographiques, et lie cette réflexion à deux actualités : celle de la
célébration du 40e anniversaire de la fin de la Seconde
Guerre mondiale et celle de la confrontation Est-Ouest en Europe, et
plus largement dans le monde. Elias ne s’arrête pourtant pas à analyser
les enjeux de ce conflit mais l’inscrit dans une histoire plus longue,
celle de la conflictualité profonde de la vie humaine qui a toujours
fait de la violence et de la guerre une partie intégrante du lot de
l’humanité, de la conditio humana. Pourquoi, demande-t-il,
l’humanité n’arrive-t-elle pas à s’en débarrasser et quelles conditions
devraient-elles être réunies, le cas échéant, pour qu’elle puisse enfin y
parvenir ?
En
prononçant ce discours le 8 mai 1985 à l’université de Bielefeld, Elias
indique bien le contexte historique dans lequel se situe sa réflexion.
Son discours, de quelques pages seulement dans sa forme plus tard
publiée, forme le coeur du texte Humana conditio ; Elias l’a
pourtant repris pour la version plus longue traduite ici et qui se
retrouve réécrite et complétée par des ajouts conséquents.
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