Frédérique Matonti
Le genre présidentiel
Enquête sur l'ordre des sexes en politique
La Découverte
2017
Ségolène Royal, Marine Le Pen, Christiane Taubira, Anne Hidalgo… Jamais
les femmes n’ont été aussi présentes sur la scène politique française.
Pourtant, la loi sur la parité n’a pas eu les effets attendus. Les
médias, les politiques et les communicants continuent de véhiculer de
nombreux stéréotypes. Pire : les clichés se renforcent lorsque l’« ordre
genré » est contesté. Une candidate accède au second tour de l’élection
présidentielle ? Une femme racisée se voit confier un ministère
régalien ? Deux femmes s’affrontent pour la direction d’un parti
politique ou d’une grande municipalité ? À chaque fois, les schémas
sexistes, et parfois racistes, reviennent sous la plume des
commentateurs. Évaluées sur leur physique, soupçonnées d’agir par «
émotion » et hâtivement taxées d’incompétence, les femmes sont
systématiquement rappelées à l’ordre.
La persistance de cet ordre genré s’accompagne d’une évolution : la restriction du périmètre du « privé » et de l’« intime ». Ce sont les affaires pénales de Strauss-Kahn qui ont rendu possible ce déplacement. Mais, dorénavant, comme l’ont montré les polémiques sur les relations de François Hollande avec Valérie Trierweiler et Julie Gayet, les comportements sexuels ou amoureux licites des personnalités politiques sont analysés comme le signe de leur capacité – ou non – à gouverner.
S’appuyant sur les productions médiatiques, sur des entretiens avec de nombreux journalistes et sur ses observations des campagnes électorales, l’auteure fait apparaître la dimension genrée des hiérarchies de pouvoir et explore la définition contemporaine de la « bonne masculinité » en politique.
La persistance de cet ordre genré s’accompagne d’une évolution : la restriction du périmètre du « privé » et de l’« intime ». Ce sont les affaires pénales de Strauss-Kahn qui ont rendu possible ce déplacement. Mais, dorénavant, comme l’ont montré les polémiques sur les relations de François Hollande avec Valérie Trierweiler et Julie Gayet, les comportements sexuels ou amoureux licites des personnalités politiques sont analysés comme le signe de leur capacité – ou non – à gouverner.
S’appuyant sur les productions médiatiques, sur des entretiens avec de nombreux journalistes et sur ses observations des campagnes électorales, l’auteure fait apparaître la dimension genrée des hiérarchies de pouvoir et explore la définition contemporaine de la « bonne masculinité » en politique.
Frédérique Matonti, ancienne élève de l’École normale
supérieure, est professeure de science politique à l’université de
Paris-I-Panthéon-Sorbonne. Elle est l’auteure de plusieurs livres, dont,
à La Découverte, Intellectuels communistes. Essai sur l’obéissance politique (2005).
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