Gérard Mauger
Repères (II) pour résister à l'idéologie dominante
Du Croquant
Savoir/agir
2018
Présentation de l'éditeur
Ces repères pour résister à l’idéologie dominante transgressent les
interdits récemment réactivés par divers rappels à l’ordre politiques et
académiques.
Ils s’ingénient, en effet, à découvrir des « excuses sociologiques »
aux « inexcusables » : qu’il s’agisse de s’interroger sur la sociogenèse
des trajectoires djihadistes ou de tenter de rendre compte du vote FN
d’une fraction des classes populaires. Ils s’efforcent de mettre en
évidence divers procédés de légitimation d’inégalités « obscènes » :
comme la célébration des « talents ». Ils mettent en évidence la
division du travail discursif sur l’Union Européenne entre philosophes
« à façon » et économistes « à gages ». Ils s’emploient à clarifier
l’usage de catégories routinières (comme l’opposition « droite/gauche »
ou la notion galvaudée de « populisme »), à dissiper le brouillage d’un
champ politique devenu illisible et à rappeler les leçons de
l’expérience grecque à ceux qui rêvent d’une « autre Europe ». Bien
qu’ils s’imposent un double devoir de « réflexivité » et de
« scientificité », ces repères qui mettent les ressources de la
sociologie au service de ce genre de transgressions, s’exposent sans
doute ainsi à réveiller toutes les formes d’anti-intellectualisme que
suscite « l’engagement sociologique ». Pourtant, comme disait Durkheim,
« la sociologie ne vaudrait pas une heure de peine si elle ne devait
avoir qu’un intérêt spéculatif ».
Gérard Mauger, sociologue, est directeur de recherche émérite au
CNRS, chercheur au Centre Européen de Sociologie et de Science Politique
(CNRS - EHESS - Paris 1)
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