écouter: Gabrielle Hecht, Uranium africain. Une histoire globale
Invité Afrique par François Mazet, 01.05.2016
Gabrielle Hecht
Uranium africain
Une histoire globale
Seuil
L'Univers historique
2016
Présentation de l'éditeur
L’uranium de la bombe lancée sur Hiroshima provenait
d’Afrique. À l’âge de l’équilibre de la terreur, pendant la guerre
froide, Congo, Gabon, Madagascar, Niger, Afrique du Sud et Namibie ont
fourni chaque année entre 20 et 50 % de l’uranium importé en Occident.
Pour éclairer la place centrale du continent africain dans l’histoire du
nucléaire, Gabrielle Hecht nous fait pénétrer dans ses mines.
La
grande force du récit – car c’en est un, riche en histoires, nourri
d’archives inédites et de très nombreuses interviews avec des acteurs
locaux – est de montrer que la qualification de « nucléaire » est une
construction variable selon les rapports de force, les moments, les
lieux et les controverses technopolitiques, et qu’elle ne peut se
réduire à des questions de radioactivité et de fission. Il fallut
attendre 1990 pour que les mines d’uranium proprement dites soient
définies comme des « installations nucléaires », quand en 2003 l’uranium
nigérien supposé avoir été livré à Saddam Hussein était considéré comme
suffisamment « nucléaire » pour justifier une guerre contre l’Irak : un
décalage qui, en exemptant les acteurs des procédures de contrôle
élaborées par l’Agence internationale de l’énergie atomique, fut bien
évidemment propice au commerce de l’uranium. L’enjeu de ce livre est
aussi de montrer, parfois crûment, les conséquences sanitaires et
environnementales dévastatrices des rapports de forces politiques,
commerciaux et humains qui sont au cœur de l’exploitation du minerai.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Charlotte Nordmann
Gabrielle
Hecht, professeure d’histoire à l’université du Michigan, a publié en
2004 Le Rayonnement de la France. Énergie nucléaire et identité
nationale après la Seconde Guerre mondiale (1998, MIT Press).
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