Pierre Singaravélou
PROFESSER L'EMPIRE
Les "sciences coloniales" en France sous la IIIè République
Préface de Christophe Charle
Publications de la Sorbonne
2011
Présentation de l'éditeur
A partir des années 1880, la conjonction du scientisme et du renouveau
de l'expansion ultramarine se traduit par l'institutionnalisation des
savoirs sur les colonies et les populations colonisées, qui prennent la
forme de nouvelles disciplines, les " sciences coloniales " (" histoire
et géographie coloniales ", " législation et économie coloniales ", "
psychologie indigène "), enseignées dans les universités et les grandes
écoles françaises.
Les enseignants, universitaires et experts coloniaux, promeuvent une formation, tantôt pratique tantôt théorique, qui instruit les étudiants sur les colonies et justifie le projet impérial. Ces nouveaux spécialistes de la colonisation animent la " République des lettres coloniales ", une nébuleuse d'associations, de sociétés savantes, de musées et de maisons d'éditions, spécialisés dans les questions coloniales.
Toutefois cette adhésion du monde savant à la colonisation prend des formes très diverses, parfois contradictoires, irréductibles à un seul et même " discours colonial ". L'objet colonial et le terrain ultramarin induisent un décentrement épistémologique conduisant les savants à élaborer de nouvelles méthodes et catégories d'analyse. La marginalité des savants coloniaux et leur polyvalence professionnelle les incitent à franchir les frontières disciplinaires en défrichant des domaines inédits - histoire orale, " colonisation comparée ", science de l'aménagement, anthropologie juridique...
Les enseignants, universitaires et experts coloniaux, promeuvent une formation, tantôt pratique tantôt théorique, qui instruit les étudiants sur les colonies et justifie le projet impérial. Ces nouveaux spécialistes de la colonisation animent la " République des lettres coloniales ", une nébuleuse d'associations, de sociétés savantes, de musées et de maisons d'éditions, spécialisés dans les questions coloniales.
Toutefois cette adhésion du monde savant à la colonisation prend des formes très diverses, parfois contradictoires, irréductibles à un seul et même " discours colonial ". L'objet colonial et le terrain ultramarin induisent un décentrement épistémologique conduisant les savants à élaborer de nouvelles méthodes et catégories d'analyse. La marginalité des savants coloniaux et leur polyvalence professionnelle les incitent à franchir les frontières disciplinaires en défrichant des domaines inédits - histoire orale, " colonisation comparée ", science de l'aménagement, anthropologie juridique...
Pierre
Singaravélou, maître de conférences en histoire contemporaine à
l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheur à l'UMR IRICE
(CNRS/Paris 1/Paris 4), travaille sur l'histoire des Empires coloniaux
français et britannique aux XIXe et XXe siècles.
Il a récemment publié L'Empire des géographes. Géographie, exploration et colonisation (Belin, 2008), Au sommet de l'Empire. Les élites européennes dans les colonies du 16e au 20e siècle (avec C. Laux et F.-J. Ruggiu, Peter Lang, 2009), L'Empire des sports. Une histoire de la mondialisation culturelle (avec J. Sorez, Belin, 2010) et Territoires impériaux. Une histoire spatiale du fait colonial (avec H. Blais et F.
Deprest, Publications de la Sorbonne, 2011).
Il a récemment publié L'Empire des géographes. Géographie, exploration et colonisation (Belin, 2008), Au sommet de l'Empire. Les élites européennes dans les colonies du 16e au 20e siècle (avec C. Laux et F.-J. Ruggiu, Peter Lang, 2009), L'Empire des sports. Une histoire de la mondialisation culturelle (avec J. Sorez, Belin, 2010) et Territoires impériaux. Une histoire spatiale du fait colonial (avec H. Blais et F.
Deprest, Publications de la Sorbonne, 2011).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire