avec Jean-Michel Dumay et Véronique Brocard
Là-bas si j'y suis, par Daniel Mermet, 22.11.2012
Jean Stern
Les patrons de la presse nationale
Tous mauvais
La Fabrique
2012
Présentation de l'éditeur
Machine à décerveler, moutonnière, banale,
égocentrique, la presse nationale a perdu des millions de lecteurs
depuis 20 ans. Coïncidence ? C’est le temps qu’il a fallu au CAC 40 pour s’emparer de la plupart des journaux, du Monde à Libération, des Inrockuptibles aux Échos. Les industriels du luxe, de l’armement ou de la communication se sont offerts des journaux devenus « voix de leurs maîtres ».
Il est de bon ton, pour expliquer l’échec de la presse française, de
mettre en cause la montée en puissance d’Internet ; ou encore quelques
journalistes vedettes zélateurs de l’ordre social, qui resteraient
confinés dans un étroit réseau d’amitiés élitistes. En réalité, ce sont
les patrons qui sont les véritables responsables de cette défaite. Ils
en tirent un double profit. Idéologique d’abord. Maintenue tout juste
hors d’eau, la presse enquête peu, analyse peu et sert en copié-collé
les mêmes idées. Faute de moyens, les enquêtes économiques, sociales et
internationales sont largement délaissées.
Profit financier ensuite. Les nouveaux propriétaires milliardaires se sont nourris du spectaculaire échec d’un système de cogestion mis en place à la Libération entre l’État, les gaullistes et le PCF, puis de la complicité de leur « bon ami » Mitterrand. Ils ont achevé de soumettre une presse qui avait fait depuis longtemps le deuil de ses utopies. Il ne leur en coûte en réalité pas un euro, malgré leurs jérémiades et leurs dignes postures de mécènes. Car pour les milliardaires, comme Bernard Arnault, Serge Dassault ou Xavier Niel, s’offrir des journaux est fiscalement avantageux, grâce à l’astucieux système des holdings dites « familiales » mis à jour avec l’affaire Bettencourt.
La presse à la niche… fiscale ? Mais pas que. Les patrons de la presse nationale dresse l’incroyable récit de ce naufrage et décortique les réseaux qui ont organisé la soumission des journalistes.
Profit financier ensuite. Les nouveaux propriétaires milliardaires se sont nourris du spectaculaire échec d’un système de cogestion mis en place à la Libération entre l’État, les gaullistes et le PCF, puis de la complicité de leur « bon ami » Mitterrand. Ils ont achevé de soumettre une presse qui avait fait depuis longtemps le deuil de ses utopies. Il ne leur en coûte en réalité pas un euro, malgré leurs jérémiades et leurs dignes postures de mécènes. Car pour les milliardaires, comme Bernard Arnault, Serge Dassault ou Xavier Niel, s’offrir des journaux est fiscalement avantageux, grâce à l’astucieux système des holdings dites « familiales » mis à jour avec l’affaire Bettencourt.
La presse à la niche… fiscale ? Mais pas que. Les patrons de la presse nationale dresse l’incroyable récit de ce naufrage et décortique les réseaux qui ont organisé la soumission des journalistes.
Jean Stern est journaliste. Ancien de Libération et de La Tribune, il a également travaillé pour 7 à Paris et Le Nouvel Économiste. Il a participé à la fondation de Gai Pied en 1978 et est l’éditeur de la revue De l’autre côté. Il est aujourd’hui directeur pédagogique de l’EMI, Scop de formation à l’université Paris X.
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