Xavier Zunigo
La prise en charge du chômage des jeunes
Ethnographie d’un travail palliatif
éditions du Croquant
2013
Présentation de l'éditeur
Depuis quarante ans, la lutte contre le chômage des
jeunes est présentée comme une « priorité » sinon comme une « cause
nationale ». Mais, si on considère les résultats, le constat d’échec
s’impose : depuis le début des années 1980, le taux de chômage des
jeunes stationne aux environs de 22 % et atteint plus de 50 % chez les
non-diplômés. Cependant, l’incapacité des pouvoirs publics à réduire le
chômage ne signifie pas pour autant que les politiques d’insertion sont
inutiles.
Si les « travailleurs sociaux » – qui se confrontent aux difficultés de ceux qui accèdent, désarmés, au marché du travail – ne sauraient résoudre le problème du chômage, ils répondent, dans l’intimité des bureaux des missions locales et des salles surchargées des organismes de formation, à de multiples autres attentes. Leurs pratiques, au jour le jour, consolident celles des cadres ordinaires de socialisation (institution scolaire, famille, groupe de pairs, etc.) pour valider les prétentions professionnelles légitimes, indiquer les opportunités ouvertes ou fermées sur le marché du travail, certifier ou renforcer la valeur professionnelle accordée aux candidats, sanctionner et réformer les conduites disqualifiantes dans les entreprises.
Ce travail d’insertion participe à l’« étayage » du rapport au travail de ces publics et ne peut, en ce sens, connaître l’échec. Il s’avère même une modalité à part entière de la gestion publique du chômage des jeunes dans la mesure où ses effets contribuent à la construction du rapport au monde de ceux qui en bénéficient.
Xavier Zunigo est docteur en sociologie. Ses travaux
scientiques portent notamment sur les jeunes, et les politiques
publiques. Ils ont donné lieu à de nombreuses publications
scientifiques, notamment un ouvrage sur le volontariat chez Mère Teresa à
Calcutta. Il enseigne notamment à l’université Paris-Dauphine et à
l’École normale supérieure et poursuit aujourd’hui ses travaux dans
l’agence de recherche ARISTAT dont il est le fondateur. Si les « travailleurs sociaux » – qui se confrontent aux difficultés de ceux qui accèdent, désarmés, au marché du travail – ne sauraient résoudre le problème du chômage, ils répondent, dans l’intimité des bureaux des missions locales et des salles surchargées des organismes de formation, à de multiples autres attentes. Leurs pratiques, au jour le jour, consolident celles des cadres ordinaires de socialisation (institution scolaire, famille, groupe de pairs, etc.) pour valider les prétentions professionnelles légitimes, indiquer les opportunités ouvertes ou fermées sur le marché du travail, certifier ou renforcer la valeur professionnelle accordée aux candidats, sanctionner et réformer les conduites disqualifiantes dans les entreprises.
Ce travail d’insertion participe à l’« étayage » du rapport au travail de ces publics et ne peut, en ce sens, connaître l’échec. Il s’avère même une modalité à part entière de la gestion publique du chômage des jeunes dans la mesure où ses effets contribuent à la construction du rapport au monde de ceux qui en bénéficient.
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