La construction étatisée des marchés universitaires dans le monde
Christophe Charle et Charles Soulié (dir.)
ARESER
Syllepse
septembre 2015
Présentation de l'éditeur
L’asphyxie budgétaire des universités pour cause de
réduction des déficits publics et de constitution de «
pôles
d’excellence
» dans le débat public en France.
Marchandisation, recul de l’autonomie académique, mise en concurrence, explosion de
la précarité... la plupart des systèmes d’enseignement supérieur nationaux semblent
pris dans une dynamique tendant à faire du savoir une marchandise, de la recherche une
force productive, des étudiants des clients et de l’Université une entreprise.
Les auteurs ont sollicité des
universitaires
des quatre continents afin qu’ils portent un
diagnostic sur les évolutions récentes de
l’enseignement supérieur dans leurs pays
.
Comme tout voyage, ce détour par
l’étranger offre au lecteur le moyen de se
décentrer par rapport à un univers national
qu’il croit bien connaître.
Le modèle universitaire néolibéral est
souvent présenté comme une panacée
censée résoudre les problèmes structuraux
des vieilles universités européennes
engoncées dans une logique de service
public égalitaire jugée désuète par les
modernisateurs.
Le destin des universités du monde,
même si celles-ci jouissent d’une certaine
autonomie relative, est donc inséparable de
celui des sociétés dans leur ensemble. On
peut aussi dire qu’avec sa massification,
l’enseignement supérieur offre une bonne
image de la structure, et donc des inégalités
et des hiérarchies sociales propres à chaque
pays.
C’est pourquoi, expliquent les auteurs, le
salut des universités, et notamment de leur
potentiel émancipateur et critique
–
qui
passe notamment par le fait que chacun a le
droit d’accéder librement au savoir et que la
recherche ne soit pas asservie aux impératifs
de la production marchande
–
dépend de la
capacité du mouvement social et politique à
se réapproprier un destin collectif confisqué
par l’oligarchie financière et des experts
autoproclamés
Christophe Charle est professeur
d’histoire contemporaine à l’Université
Panthéon-Sorbonne et membre de l’Institut
universitaire de France. Il a notamment
publié
Homo Historicus
: Réflexions sur
l’histoire, les historiens et les sciences
sociales,
Armand Colin, 2013.
Charle Soulié est maître de conférences
à Paris 8. Il est l’auteur de
Un mythe à
détruire
? Origines et destin du Centre
universitaire expérimental de Vincennes,
Presses Universitaires de Vincennes, 2012.
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