L’eau a-t-elle une mémoire ?
Sociologie d'une controverse scientifique
Raisons d'agir
Cours & Travaux
2016
Présentation de l'éditeur
En juin 1988, paraît dans Nature un article où est
affirmée la possibilité d’un effet moléculaire sans présence physique de
molécule ; l’eau se comporterait comme un support liquide sur laquelle
des signaux moléculaires pourraient être enregistrés. Cette thèse est
soutenue par Jacques Benveniste, un chercheur de l’Inserm alors reconnu
pour ses travaux sur les médiateurs de l’allergie. Le jour de la
parution de l’article, le journal Le Monde parle d’une
découverte qui «pourrait bouleverser les fondements de la physique ».
C’est le début d’une immense polémique à laquelle Luc Montagnier, prix
Nobel de médecine en 2008, a redonné récemment une certaine actualité.
L’objectif de ce livre est de proposer un éclairage sociologique sur
cette controverse.
Après une description des étapes de la controverse, l’auteur
s’attache à démontrer que le contenu des arguments et des
contre-arguments qui font la trame de la dispute renvoie à des
conceptions divergentes des modalités de mise en œuvre des normes au
principe du jugement scientifique. Aucun des protagonistes ne remet
complètement en cause ces normes, mais tous s’affrontent sur la façon
dont il convient de les mettre en œuvre. C’est à la découverte des
coulisses du processus de légitimation d’une thèse scientifique que le
lecteur est convié à partir de l’étude de cette controverse qui a
notamment contribué à relancer les débats sur l’homéopathie.
Pascal Ragouet est sociologue des sciences et professeur à l’université de Bordeaux. Il a coécrit avec Terry Shinn, Controverses sur la science. Pour une sociologie transversaliste de l’activité scientifique, Raisons d’agir, coll. « Cours et travaux », 2005.
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