Comprendre le social dans la durée
Les études longitudinales en sciences sociales
Sous la direction de
Joanie Cayouette-Remblière, Bertrand Geay, Patrick Lehingue
P.U.Rennes
Res Publica
2018
Présentation de l'éditeur
EN 1966, H. Becker écrivait que « les sociologues aiment parler de
fonctionnement, de processus, etc., mais [que] leurs méthodes les
empêchent, en général, de saisir concrètement les processus dont ils
parlent si abondamment ». Près de cinquante ans plus tard, les techniques
permettant de saisir les processus in itinere, que l’on a pris pour habitude de
qualifier de longitudinales se sont développées. Ce qui frappe aujourd’hui, c’est
moins l’absence de méthodes ajustées à l’étude longitudinale des phénomènes
que la diversité des techniques et la dispersion des lieux où elles sont débattues.
Ces méthodes de recueil et d’analyse longitudinales sont rarement discutées
ensemble et sont au contraire souvent présentées comme constitutives
de traditions de recherche opposées. C’est à ces différentes manières de faire
usage des techniques longitudinales que cet ouvrage voudrait constituer une
introduction.
En partant d’exemples précis d’études conduites dans des domaines
aussi différents que la participation électorale, la socialisation enfantine ou
l’intégration des populations migrantes, on souhaite d’abord restituer les
enjeux pratiques, théoriques et épistémologiques des différentes techniques
de type longitudinal, qu’elles relèvent de l’ethnographie, de la statistique sur
grands échantillons de population, du traitement de corpus de documents
ou d’archives et de tous les cas intermédiaires de production et d’analyse des
données. Résolument pratique, l’approche proposée pourra suggérer la part
d’illusion qu’enferme la démarche longitudinale elle-même, comme ambition
de rendre exhaustivement compte du social en train de se faire.
Introduction
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