Rue des écoles par Louise Tourret, 23.02.2013
Sandrine Garcia
À l'école des dyslexiques
Naturaliser ou combattre l'échec scolaire ?
La Découverte
2013
Présentation de l'éditeur
Existe-t-il une différence de nature entre un mauvais
lecteur et un enfant dyslexique ? Les méthodes ont-elles une
responsabilité dans les troubles des apprentissages ? Certains
incriminent ainsi la « méthode globale », tandis que d'autres imputent
les difficultés de ces enfants à leur milieu social.
Les pouvoirs publics ont, de leur côté, tranché en faveur d'une approche
médicalisante avec la loi de 2005. Sous couvert de « reconnaître » le
handicap que constituent les troubles des apprentissages, ils ont en
fait éludé la question pédagogique. Pourtant, il est aujourd'hui
impossible d'affirmer que les problèmes de lecture d'élèves rapidement
classés comme « dyslexiques » relèvent de dysfonctionnements cognitifs.
Il semble au contraire nécessaire de considérer que la dévalorisation
des aspects les plus techniques de l'apprentissage par les experts de la
lecture a conduit à nier les difficultés réelles de cet apprentissage.
En définitive, la frontière entre les enfants souffrant d'une pathologie
de la lecture et les autres relève avant tout d'une construction
sociale et d'un partage des territoires d'intervention entre les
professionnels de l'éducation (enseignants) et de la rééducation
(orthophonistes).
S'appuyant sur une enquête menée auprès de parents d'enfants dyslexiques, ce livre montre que les difficultés d'apprentissage sont toujours rapportées aux incapacités cognitives des élèves, qui se trouvent ainsi scolairement stigmatisés. Dès lors, le recours à la catégorie de dyslexie devient, pour les parents, une ressource paradoxale, leur permettant d'échapper à la stigmatisation et au renoncement pédagogique du système scolaire.
S'appuyant sur une enquête menée auprès de parents d'enfants dyslexiques, ce livre montre que les difficultés d'apprentissage sont toujours rapportées aux incapacités cognitives des élèves, qui se trouvent ainsi scolairement stigmatisés. Dès lors, le recours à la catégorie de dyslexie devient, pour les parents, une ressource paradoxale, leur permettant d'échapper à la stigmatisation et au renoncement pédagogique du système scolaire.
Sandrine Garcia est maître de conférences en sociologie
à l’université de Paris-Dauphine et enseignante chercheuse à l’IRISSO
(Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales). Ses
recherches portent sur l’expertise et la mobilisation des savoirs
scientifiques dans les luttes sociales ou/et les politiques publiques.
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