« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


lundi 26 juin 2017

Altaïr Despres, Se faire contemporain. Les danseurs africains à l’épreuve de la mondialisation culturelle

Altaïr Despres 
Se faire contemporain
Les danseurs africains à l’épreuve de la mondialisation culturelle
Publications de la Sorbonne
Homme et société
2016

Présentation de l'éditeur
Longtemps absents de la scène chorégraphique contemporaine, les danseurs africains semblent bien avoir, depuis une vingtaine d'années, le vent en poupe. Ils sont désormais les invités des festivals et des théâtres internationaux les plus prestigieux, et leurs pièces sont saluées tant par le public que par la critique. C’est que, disent les commentateurs, la mondialisation culturelle est passée par là.
Mais qu’est-ce, au juste, que cette mondialisation ?
L’auteure, sociologue et anthropologue, a mené une enquête de terrain de plusieurs années dans l’univers de la danse contemporaine africaine. À partir d’un travail d’archives, d’observations ethnographiques et du recueil de nombreux témoignages d’artistes et de professionnels de la culture, son livre retrace l’émergence de cette esthétique chorégraphique sur le continent africain. Il documente en particulier le parcours de jeunes danseurs, depuis les quartiers populaires de Bamako et de Ouagadougou jusqu’aux planches des grandes scènes parisiennes. Ce faisant, la mondialisation culturelle cesse d’apparaître comme un phénomène vague et irrépressible : elle devient une réalité concrète, une expérience pratique, dont on saisit tour à tour les ressorts politiques, artistiques ou migratoires.
L’apparition d’une forme « contemporaine » de danse en Afrique repose sur la formation de réseaux institutionnels connectés à l’Europe, sur la construction opportune d’intérêts esthétiques pour le continent noir, sur l’appropriation par les danseurs africains d’un rapport nouveau à l’art et, finalement, sur la formation de subjectivités inédites de danseurs et de chorégraphes qui en viennent à incarner, entre « ici » et « là-bas », l’art africain internationalisé.
Altaïr Despres est sociologue et anthropologue, docteure de l'université Paris-Diderot. Ses recherches portent sur les processus de transmission et de domination culturelles, en particulier dans l’Afrique post-coloniale.

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