Être comme tout le monde
Employées et ouvriers dans la France contemporaine
Olivier Masclet, Thomas Amossé, Lise Bernard, Marie Cartier, Marie-Hélène Lechien, Olivier Schwartz, Yasmine Siblot (dir.)
Raisons d'Agir
Cours & Travaux
2020
Présentation de l'éditeur
Il est question dans ce livre de ces femmes et de ces hommes,
employées ou ouvriers, qui vivent des revenus de leur travail et
s’efforcent de « s’en sortir » par eux-mêmes. Ces travailleurs
représentent, aujourd’hui encore, un groupe social stable et important.
Beaucoup plus qu’autrefois, ils entrent en interaction directe avec les
membres des classes moyennes et supérieures, comme clients ou
professionnels de services (garde d’enfants, santé, éducation, commerce,
sécurité, transports publics, etc.). Par leurs aspirations, leur
fréquentation plus longue du système scolaire, leur accès à la
consommation, ils se rapprochent des catégories moyennes ; en même
temps, ils demeurent éloignés du capital culturel, leurs ressources
économiques restent incertaines et leur travail, peu payé et peu
considéré, est toujours subalterne.
Par des portraits de couples et de familles, résidant dans des
espaces aussi bien ruraux qu’urbains, de générations et d’âges
différents, ce livre éclaire ce que signifie « s’en sortir » ou plus
exactement « s’en sortir à peu près » dans la société française
actuelle. À rebours des discours convenus sur la « France périphérique »
ou sur le « déclassement des classes moyennes », il donne à voir les
conditions d’existence de ces classes populaires, stables mais fragiles,
leurs pratiques à la fois publiques (travail, sociabilités, engagements
bénévoles, rapport à la politique et aux institutions) et privées
(économie domestique, rapports de genre et entre générations, loisirs
individuels et « temps pour soi »).
Cette série de 21 portraits montre comment ces femmes et ces hommes
travaillent à « être comme tout le monde », c’est-à-dire à éviter la
relégation parmi les « assistés » et à s’affirmer comme membres à part
entière de ce que Robert Castel appelait la « société des semblables ».
Elle fait comprendre leurs aspirations autant que leurs déceptions et
leurs griefs, la manière dont ils s’efforcent de jouer le jeu d’un ordre
social qui pourtant leur fait peu crédit.
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