Bourdieu et le travail
Sous la direction de Maxime Quijoux
P.U.Rennes
2015
Présentation de l'éditeur
P LUS de dix ans après sa disparition, Pierre Bourdieu demeure toujours
l’auteur des sciences sociales le plus cité au monde. Si ses concepts, sujets
de débats permanents, expliquent probablement ce succès, son aptitude
à explorer l’ensemble des domaines du social y a aussi grandement contribué :
la socialisation, l’école, les classes sociales, le célibat, la culture, l’art, l’État, la
politique, etc., peu d’objets semblent en effet s’être soustraits à l’examen du
sociologue, et sur lesquels, en retour, il n’a pas été discuté. Il en existe pourtant
un et non des moindres : le travail. Après des travaux liminaires sur la question
dans le contexte de la guerre d’Algérie, Bourdieu paraît en effet définitivement
s’en désintéresser. Cette désaffection correspond alors à une indifférence
équivalente des sociologues du travail à l’égard de son oeuvre. Durant quarante
ans, Bourdieu et « le travail » donnent l’impression de s’ignorer superbement.
À l’occasion du dixième anniversaire de sa mort, c’est cette double défection
– le travail dans la sociologie de Bourdieu, et Bourdieu dans la sociologie du
travail – que nous avons voulue questionner : le travail est-il vraiment absent
dans l’oeuvre de Pierre Bourdieu ? Comment l’aborde-t-il, en particulier après
son époque algérienne ? Enfin, dans quelle mesure ses concepts peuvent-ils
contribuer à l’analyse du travail, d’hier et d’aujourd’hui ?
Réunissant plus d’une vingtaine de contributions, entre exégèses, analyses
historiques et enquêtes de terrain, ce livre souhaite montrer l’apport mutuel du
sociologue et de l’objet « travail ». Une réconciliation scientifique en somme.
Avec le concours du conseil régional d’Île-de-France et son programme DIM-GESTES.
Préambule
Maxime Quijoux est chargé de recherche en sociologie au CNRS,
membre du laboratoire PRINTEMPS à l’université de
Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Spécialiste du travail et des
mobilisations, il est l’auteur de Néolibéralisme et autogestion, l’expérience argentine
(éditions de l’IHEAL, 2011) et a récemment dirigé un double dossier sur
« les conflits du travail dans le monde » paru dans la revue Critique internationale (nos 64 et 65, 2014, Presses de Sciencespo).
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