« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


mardi 4 octobre 2016

Savoir/Agir n° 37, Jeunesses rurales

Savoir/Agir n° 37, Jeunesses rurales
Du Croquant
2016  

Présentation de l'éditeur
La question de la jeunesse rurale demeure un objet de recherche relativement sous-exploré par les sciences sociales. Son invisibilité tient pour beaucoup à ce qu’il s’agit d’une jeunesse « sans éclat » et « sans écart » qui ne se distingue ni par son excellence, ni par ses troubles. Ces jeunes ruraux ne font par ailleurs pas ou peu l’objet de politiques publiques spécifiques – du moins à l’échelle nationale – contrairement aux jeunes des quartiers. Ce numéro de Savoir/Agir est consacré à cette jeunesse ordinaire à travers son rapport à l’école. Le parti pris est celui d’une sociologie de l’éducation qui dépasse et déborde les murs de l’école et prête attention aux configurations locales (familiales, amicales, conjugales, etc.) dans lesquelles sont pris les élèves. Les auteurs ont cherché à déconstruire un certain nombre de conceptions essentialisantes, en tout cas fortement culturalistes, portées notamment par les chefs d’établissement et les acteurs locaux de l’orientation scolaire, qui tendent à attribuer aux élèves des campagnes un « manque d’ambitions » à l’égard des études. Ils proposent une approche en différence, en mettant en évidence les logiques propres de leurs représentations et de leurs pratiques. Ils considèrent l’école et la jeunesse rurale au pluriel, contre une approche homogénéisante des espaces ruraux et de leurs habitants, en montrant la diversité des groupes sociaux qui composent les campagnes et les rapports entre ces groupes. Ils donnent ainsi à voir des écoles (primaires, publiques, privées, lycées, collèges, agricoles, etc.) et des élèves ruraux (garçons, filles, enfants d’artisans, enfants de cadres, apprentis, etc.), mais aussi d’autres groupes sociaux investis autour de la cause scolaire (des parents d’élèves, des élus locaux, etc.). Si la question scolaire constitue le point d’entrée des articles de ce dossier, ils pourront cependant sortir de ce cadre pour évoquer les loisirs, les engagements, les sociabilités ou encore les lieux privilégiés par les jeunes ruraux.

Éditorial
Chocs, par Frédéric Lebaron
Dossier
Jeunesses rurales – jeunesses ordinaires, par Claire Lemêtre et Sophie Orange
Qui va scolariser nos enfants  ? Les réouvertures d’écoles publiques dans les communes rurales, par Juliette Mengneau
Jeunes ruraux. Les contours d’un rapport ambivalent au monde scolaire, par Séverine Depoilly
Perdre sa jeunesse en classe, par Thibault Cizeau
«  Paris  ? Jamais de la vie  ». Goûts et dégoûts territoriaux chez les jeunes ruraux de classes populaires, par Benoît Coquard
Un salon à la campagne, par Fanny Renard
Les stratégies scolaires des artisans ruraux de l’Ouest, par Caroline Mazaud
Les ambitions scolaires et sociales des lycéens ruraux, par Claire Lemêtre et Sophie Orange
Grand entretien avec Bernard Pudal
Communisme, propos recueillis par Gérard Mauger et Louis Pinto
Chronique de la gauche de gauche
Gauche de gauche et Islam, par Louis Weber
La rhétorique réactionnaire
Islamophobie (2). Sur la «  radicalisation islamiste  », par Gérard Mauger
Culture
Effets de lieux, par Gérard Mauger
Chroniques du monde
Biopolitique et bureaucratie. Une tragédie en trois actes de l’affaiblissement des universités nationales japonaises, par Stéphane Heim

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