« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


Affichage des articles dont le libellé est Henri-Panabière. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Henri-Panabière. Afficher tous les articles

mardi 4 février 2020

Sylvia Faure et Daniel Thin, S’en sortir malgré tout. Parcours en classes populaires

Sylvia Faure et Daniel Thin
S’en sortir malgré tout

Parcours en classes populaires
La Dispute
Mouvements de société
2019
Présentation de l'éditeur
Face aux difficultés économiques, à la disqualification sociale, à la dégradation des conditions d’existence, comment les classes populaires font-elles pour « s’en sortir, malgré tout » ? Ce livre répond à cette question en examinant les conditions de la mobilisation de leurs ressources : soutiens relationnels, savoir-faire convertis en avantages dans une situation particulière, relations avec des acteurs institutionnels, ainsi que d’autres formes de « débrouille ». Tout en expliquant les limites et obstacles à l’amélioration durable des conditions d’existence des classes populaires, les auteurs montrent que ce qui fait ressource pour ces dernières est ancré dans des contextes locaux et dans des relations concrètes.

Cet ouvrage collectif s’appuie sur plusieurs enquêtes sociologiques centrées sur les sorties précoces de la scolarité, les jeunes des missions locales, l’accès au logement, les parcours scolaires au sein de familles nombreuses, le relogement dans les grands ensembles HLM, les associations de femmes de quartiers populaires et les jeunes en quête de mobilité par une professionnalisation dans le football. Il critique la notion aujourd’hui dominante de vulnérabilité qui passe sous silence les conditions objectives à l’origine des problèmes sociaux et tend à faire porter aux individus la responsabilité de leur situation. Il soutient que pour s’attaquer aux inégalités sociales et aux violences symboliques renforcées par les orientations politiques de ces dernières décennies, il faut commencer par comprendre les ressources et les initiatives des premiers concernés.
Table des matières
Les auteures et les auteurs
Introduction. Du discours sur la vulnérabilité aux ressources des classes populaires, Daniel Thin et Sylvia Faure
Chapitre premier. Les ressources d’une jeunesse en mal d’avenir, Mathias Millet et Daniel Thin
Chapitre II. Être aidé, aider autrui, s’aider soi-même : des ressources pour des jeunes en situation de précarité ? Laurence Faure et Éliane Le Dantec
Chapitre III. Familles nombreuses, scolarités malheureuses ? Les grandes fratries comme obstacle ou comme ressource, Julien Bertrand et Gaële Henri-Panabière, avec Géraldine Bois, Martine Court et Olivier Vanhée
Chapitre IV. Des parcours résidentiels sous contraintes. Les classes populaires des cités HLM face à la rénovation urbaine, Sylvia Faure et Pierre Gilbert
Chapitre V. Quand le « collectif » fait « ressource ». Mobilisations de groupes d’habitantes et rapport aux institutions, Daniel Thin
Chapitre VI ; Au6delà du « miracle » et de la « chute » : jeunesses populaires et formation au métier de footballeur, Julien Bertrand et Frédéric Rasera
Conclusion
 

vendredi 3 mai 2019

Actes de la recherche en sciences sociales, n°226-227, Temps et pouvoir

 Actes de la recherche en sciences sociales, n°226-227, Temps et pouvoir
Seuil
2019
Résumé
Le temps n’est plus, s’il l’a jamais été, un objet délaissé par les sciences sociales. Pourtant, ses approches cumulent bien souvent des limites dommageables : l’abstraction du propos tenu sur lui, l’homogénéisation des cultures temporelles à l’échelle d’une société, ou encore l’omission des rapports qu’il entretient avec le pouvoir. C’est à ces trois limites que ce dossier entend s’attaquer. Il propose en effet des études empiriques du temps, qui se saisissent des instruments les plus matériels pour l’objectiver : agendas, plannings, emplois du temps, calendriers, montres et horloges, fréquence, durée, etc. Les articles réunis donnent à voir des manières variées de construire sociologiquement cet objet : de la socialisation temporelle de jeunes enfants, aux temps de loisir des classes supérieures ; de la temporalité d’une institution politique au contrôle du temps des personnes durablement éloignées de l’emploi et des études ; en passant par une analyse de la fréquence et de la durée des interactions entre membres de deux groupes professionnels, ou encore de l’attente qu’un État fait subir à ses administrés les plus pauvres. Le dossier met de plus en lumière la diversité sociale des usages du temps et l’existence d’un espace social des rapports au temps, ainsi que les processus d’incorporation de ces rapports au temps socialement situés. Enfin, il souligne les liens entre temps et pouvoir, faisant apparaître le registre ou la dimension temporelle des rapports de domination, mais aussi les dimensions symboliques associées aux attitudes et dispositions temporelles, et le caractère légitime ou illégitime des différents rapports au temps. 

Sommaire

Pages 6 à 15
Pages 16 à 30
Pages 31 à 47
Pages 48 à 71
Pages 72 à 85
Pages 86 à 103
Pages 104 à 119
Pages 120 à 125

lundi 9 janvier 2017

Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n° 215 – Décembre 2016, Les classes sociales au foyer

Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n° 215 – Décembre 2016, Les classes sociales au foyer
Seuil

Résumé
En plongeant dans l'intimité des foyers, ce dossier propose une contribution originale à la sociologie des classes sociales. Alors que les débats se focalisent d'ordinaire sur certaines dimensions de la culture de classe (tout particulièrement sur les pratiques culturelles), il déplace l'attention vers un lieu qui, avec l'autonomisation de la vie privée et l'amélioration des conditions de logement, fait l'objet d'un investissement croissant .Les enquêtes présentées dans les articles portent sur des groupes sociaux et des contextes résidentiels contrastés : classes populaires des cités HLM ou de milieu rural, agriculteurs embourgeoisés, classes populaires et moyennes du périurbain, classes supérieures urbaines ou familles nombreuses occupant diverses positions dans l'espace social. Attentives également à la dimension genrée des styles de vie domestique, elles explorent les pratiques, les relations et les logiques symboliques qui prennent corps à l'intérieur des frontières de l'habitat. Chacun des articles souligne ainsi combien les pratiques de décoration, d'aménagement et d'ameublement, ainsi que les usages personnels et l'organisation des sociabilités domestiques, sont l'expression de goûts socialement situés. En prenant en compte le rôle de l'économie de la maisonnée, ils montrent également les formes variées que prend l'organisation du travail domestique, dont une partie peut être déléguée à des employé-e-s subalternes par les classes supérieures mais qui, à l'intérieur de chaque ménage, fait l'objet d'une division sexuée persistante.L'espace domestique apparaît ainsi doté de propriétés spécifiques - en particulier celle d'offrir à ses occupants un lieu à l'abri relatif des rapports de domination dont ils font l'expérience dans d'autres espaces. Il existe donc bien une relative autonomie symbolique des cultures de classes et de fractions de classe, comme en attestent les résistances face à l'imposition de modèles d'habiter hétéronomes. Mais les manières d'habiter se transforment aussi, sous l'effet des logiques de distinction et des aspirations à différentes voies d'ascension sociale, qui viennent redessiner les frontières culturelles séparant les classes sociales.  

Classes, genre et styles de vie dans l’espace domestique
Pierre Gilbert
Ferme, pavillon ou maison de campagne
Les formes résidentielles de l’embourgeoisement agricole
Gilles Laferté
Du luxe bon marché
Travail de service et classement social dans les résidences fermées de Buenos Aires
Eleonora Elguezabal
Échapper à l’enfermement domestique
Travail des femmes et luttes de classement en lotissement pavillonnaire
Anne Lambert
Qui débarrasse la table ?
Enquête sur la socialisation domestique primaire
Martine Court, Julien Bertrand, Géraldine Bois, Gaële Henri-Panabière et Olivier Vanhée
« Nos volets transparents »
Les potes, le couple et les sociabilités populaires au foyer
Benoît Coquard
Troubles à l’ordre privé
Les classes populaires face à la cuisine ouverte
Pierre Gilbert