« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


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mercredi 21 octobre 2020

Ariel Wilkis, Le pouvoir moral de l’argent. Classes populaires et économie du quotidien

 


Ariel Wilkis
Le pouvoir moral de l’argent
Classes populaires et économie du quotidien 
préface de Viviana A. Zelizer
EHESS
En temps & lieux
2020

 
Présentation de l'éditeur

À travers des scènes de vie à Villa Olimpia, une villa miseria située dans la banlieue de Buenos Aires, Ariel Wilkis explique comment la dimension morale de l’argent offre une perspective unique sur les relations de pouvoir dans le monde des pauvres. À l’intérieur des foyers, à l’occasion des rassemblements politiques ou au cœur des rapports entre hommes et femmes comme entre différentes générations, l’argent s’est imposé comme un opérateur social doté de l’étonnante capacité de maintenir, d’altérer ou de renverser les hiérarchies morales placées au fondement des rapports de pouvoir.

En faisant dialoguer la sociologie du pouvoir de Pierre Bourdieu avec la sociologie de l’argent de Viviana Zelizer, cette approche permet au lecteur de mieux saisir les liens entre argent, morale et pouvoir. À la fois ethnographie de l’économie et de la politique dans un milieu défavorisé et essai sur les multiples significations de l’argent, cette traduction inédite développe le concept de « capital moral» pour montrer que les transactions monétaires sont façonnées par les croyances morales de ceux qui en profitent.  

Traduit de l’espagnol par Francesco Callegaro 


 
 

vendredi 1 novembre 2019

vidéo: Frédéric Lordon, Vivre sans? Institutions, police, travail, argent...

Frédéric Lordon
Vivre sans?
Institutions, police, travail, argent...
La Fabrique
2019


Présentation de l'éditeur
Conversation avec Félix Boggio Éwanjé-Épée
C’est peut-être le discours le plus dynamique dans l’imaginaire contemporain de la gauche, mais ce qui fait son pouvoir d’attraction est aussi ce qu’il a de plus problématique. Car il nous promet la « vie sans » : sans institutions, sans État, sans police, sans travail, sans argent – « ingouvernables ».

La fortune de ses énoncés recouvre parfois la profondeur de leurs soubassements philosophiques. Auxquels on peut donner la consistance d’une « antipolitique », entendue soit comme politique restreinte à des intermittences (« devenirs », « repartages du sensible »), soit comme politique réservée à des virtuoses (« sujets », « singularités quelconques »). Soit enfin comme politique de « la destitution ».

Destituer, précisément, c’est ne pas réinstituer – mais le pouvons-nous ? Ici, une vue spinoziste des institutions répond que la puissance du collectif s’exerce nécessairement et que, par « institution », il faut entendre tout effet de cette puissance. Donc que le fait institutionnel est le mode d’être même du collectif. S’il en est ainsi, chercher la formule de « la vie sans institutions » est une impasse. En matière d’institution, la question pertinente n’est pas « avec ou sans ? » – il y en aura. C’est celle de la forme à leur donner. Assurément il y a des institutions que nous pouvons détruire (le travail). D’autres que nous pouvons faire régresser (l’argent). D’autres enfin que nous pouvons métamorphoser. Pour, non pas « vivre sans », mais vivre différemment.
Frédéric Lordon est directeur de recherches au CNRS. Derniers ouvrages parus : Imperium. Structures et affects des corps collectif (La Fabrique, 2015), La condition anarchique (Seuil, 2018).

extrait


 

mercredi 19 avril 2017

Ariel Wilkis, The Moral Power of Money. Morality and Economy in the Life of the Poor

Ariel Wilkis
The Moral Power of Money 
Morality and Economy in the Life of the Poor 
Stanford University Press
2017

Présentation de l'éditeur
Looking beneath the surface of seemingly ordinary social interactions, The Moral Power of Money investigates the forces of power and morality at play, particularly among the poor. Drawing on fieldwork in a slum of Buenos Aires, Ariel Wilkis argues that money is a critical symbol used to negotiate not only material possessions, but also the political, economic, class, gender, and generational bonds between people.
Through vivid accounts of the stark realities of life in Villa Olimpia, Wilkis highlights the interplay of money, morality, and power. Drawing out the theoretical implications of these stories, he proposes a new concept of moral capital based on different kinds, or "pieces," of money. Each chapter covers a different "piece"—money earned from the informal and illegal economies, money lent through family and market relations, money donated with conditional cash transfers, political money that binds politicians and their supporters, sacrificed money offered to the church, and safeguarded money used to support people facing hardships. This book builds an original theory of the moral sociology of money, providing the tools for understanding the role money plays in social life today.
About the author
Ariel Wilkis is a researcher at the National Council of Scientific and Technological Research (CONICET) and Co-Director of the Center for Social Studies of Economics at the National University of San Martín, Argentina. 

mercredi 11 août 2010

Philippe Hamon, L’or des peintres


Philippe Hamon
L’or des peintres
L’image de l’argent du XVe au XVIIe siècle

Presses Universitaires de Rennes
2010



Présentation de l'éditeur
Le changeur et sa femme de Quentin Metsys, la Vocation de Saint Matthieu du Caravage, le Tricheur à l’as de carreau de Georges de la Tour : trois peintures célèbres qui font place à l’argent, parmi des centaines d’autres souvent moins connues. Ces oeuvres d’art admirées dans les musées ou les églises s’offrent comme sources pour l’historien. A partir d’elles, on cherchera à mieux comprendre le rapport qu’entretiennent avec l’argent hommes et femmes du XV-XVIIe siècles en Europe occidentale.

L’argent occupe une place de premier ordre dans les pratiques sociales eet les croyances : quelles visions en donne l’image, et particulièrement la peinture ? Tel est l’enjeu de cet essai, qui s’attache particulièrement à rendre compte des luttes de représentation que sa présence fait naître fréquemment. Choisir l’image comme source unique suppose le recours à une méthodologie propre, d’autant que l’argent, sous forme de pièces de monnaie, ne constitue généralement qu’un détail sur les tableaux. L’icône monétaire y occupe uneposition spécifique, en tant qu’objet social,, mais aussi comme signe au sein de l’image.

Plutôt que de procéder à une sélection, ce livre entend fournir un panorama d’ensemble des modalités de significations de l’argent en image. On y analyse des figures attendues : avarice, usure, impôt ou charité. Mais surgissent aussi des thématiques plus originales, de la circulation de l’argent dans les corps au rapprochement entre monnaie et Eucharistie.

Une question traverse ces oeuvres et les sociétés qui les produisent : comment vivre avec l’argent ? Le livre fait place à un héritage très négatif, qui fonde une relation toujours problématique. Mais il montre aussi comment l’iconographie ouvre des pistes pour une progressive acclimatation de la monnaie, suivant des voies parfois surprenantes.


Sommaire
Un historien et des images

* La peinture comme source historique
* Le paramètre monétaire
* L’icône monétaire : contextes et réceptions

À corps perdus

* Servir Mammon
* Corps en jeu, corps enjeu : argent et relations sexuelles
* Corps à corps avec l’argent

Communautés, autorités

* Communautés : jeu d’échelles
* Pouvoir politique et argent
* Les deniers du culte

Pratiques sociales, tensions sociales

* La charité : un modèle ?
* Les prédateurs

Une puissance à apprivoiser

* Puissance de l’argent
* Vivre avec l’argent

Philippe Hamon, professeur d’histoire moderne à l’université Rennes 2, est ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud et agrégé d’histoire. Il est membre du Centre de recherches historiques de l’Ouest (Cerhio, UMR CNRS 6258). Le présent ouvrage est issu de son mémoire d’habilitation à diriger des recherches.